Face à l'ampleur du phénomène de l'émigration clandestine qui a pris des proportions inquiétantes depuis quelque temps, les responsables des Scouts musulmans algériens (SMA bureau de Chlef) en collaboration avec ceux du Croissant rouge et de l'imam de la grande mosquée de Chlef algérien ont pris l'initiative d'organiser, au niveau de la direction de la culture, une journée d'information et de sensibilisation sur le sujet. Tour à tour, les orateurs ont tenté de cerner les raisons qui poussent les jeunes à fuir leur pays à bord d'embarcations de fortune qui se transforment malheureusement une fois en mer en véritables pièges. Pour le président des Scouts musulmans, M. Bensouna, " l'heure est grave à un moment où les côtes de notre wilaya à l'instar de celles des autres régions du pays enregistrent presque quotidiennement des tentatives d'émigration clandestine où quelques fois des familles entières prennent la mer au péril de leur vie ". L'orateur estime qu'il est urgent que la " société civile algérienne se mobilise pour sensibiliser les jeunes contre le danger de ce phénomène et surtout connaître les raisons qui poussent ces jeunes à ne rêver que de l'Occident". Un autre orateur dira : " S'il faut dissuader ces jeunes tentés par l'aventure de la 'harga' suicidaire à bien des égards ce n'est pas en déclarant 'illicite' la harga ou par l'application de peines pénales plus lourdes mais par chercher à comprendre le phénomène en lui-même et apporter par conséquent les solutions adéquates ". De son côté, l'imam de la mosquée a fait référence à un verset du Coran qui interdit aux humains de mettre leur vie en danger. Mais la réalité est tout autre car de nombreux harraga interceptés en haute mer par les gardes-côtes algériens n'ont d'autre idée en tête que de tenter une nouvelle fois leur chance de partir une fois remis en liberté. Un autre dira que les jeunes qui ont réussi à atteindre les rives espagnoles encouragent les autres à tenter l'aventure. Mais fera remarquer qu'" une fois sur place c'est la désillusion totale car sans argent, ni papiers, c'est la réalité qui les rattrape ".