Ceux qui sont souvent présents sur la presse, la radio, la télévision et internet pour intervenir sur des sujets qui intéressent un large public, aux yeux duquel ils deviennent reconnus et incontournables dans le débat, sont présentés comme des intellectuels. Mais il n'y a pas qu'eux. Les écrivains, les critiques et tous ceux dont la créativité, l'analyse et l'engagement offrent des lectures orientées sur des sujets politiques et sociétaux, faisant d'eux une «caste» influente et dissidente sans pour autant chercher à prendre part ouvertement une place visible dans le pouvoir, sont tout désignés pour alerter les consciences et remodeler l'opinion publique à leur guise ou au profit de leur embaucheurs. C'est le cas de beaucoup d'écrivains qui ne manquent sûrement pas de talent et qui sont entrés dans la célébrité - qui a, bien sûr, ses revers - en prenant garde de ne pas remettre en question l'ordre établi, mais en se défonçant sur la bête immonde qu'il a engendrée. Cette façon de faire est perçue comme une volonté de cautionner les dérives d'un système. De ce fait, ils apparaissent comme des experts inventoristes de faits divers ne demandant aucun effort cérébral, mais très bien sponsorisés. Parce qu'il y a une réelle demande de la part de ceux qui sont restés coincés dans leur nostalgie et piégés dans le miroir aux alouettes, quand d'autres, les plus susceptibles à se dissoudre dans la société, la tirent vers leur dessein moribond. Avec l'apparition des réseaux sociaux - Facebook, Twitter, YouTube , des inconnus, il y a si peu, ont trouvé des tribunes qui leur manquaient pour pouvoir sortir de l'anonymat. Certes, très peu émergent et se distinguent par la qualité intellectuelle de leurs publications. Cependant ils ont pu arriver à se frayer un chemin les menant vers les médias traditionnels et se trouvent alors investis d'une notoriété culturelle et intellectuelle qui les habilite à émettre leurs savoirs ou plutôt leurs expertises - . Encore faut-il qu'ils tiennent la dragée haute à tout ce beau monde qui s'improvise intellectuel par le fait d'un égalitarisme sans mérite de l'accès massif à des certifications supérieures mais vides et du peu de considération qu'animent ces «universitaires» pour la «petite et frêle» classe intellectuelle qui cherche à renverser la table et assainir l'environnement dans un café débat «pacifiquement vert».