L'enquête portant sur la conformité du café moulu et du produit dénommé «torrefacto », lancée il y a près d'un mois par la direction régional du commerce d'Oran, n'a révélé aucune anomalie. Le directeur du laboratoire régional du contrôle de la qualité a déclaré récemment sur les ondes de la radio locale que ses services avaient reçu 21 échantillons de café parvenus de cinq wilayas de l'Ouest à savoir : Oran, Mostaganem, Ain Temouchent, Mascara et Sidi Bel Abbes. Les analyse ont révélé que 15 échantillons sont conforme aux normes, alors que pour les six autres échantillons, les analyses sont toujours en cours ». En matière de consommation, l'Algérie serait classée à la 21ème position par rapport à l'Europe et l'Afrique du nord, trois fois plus que le Maroc. L'algérien consomme 3 kilogrammes de café par an, en majorité du Robusta et peu d'Arabica. Plusieurs opérateurs économiques privés ont investi le secteur pour s'ériger, aujourd'hui, comme de grands importateurs de ce produit. Une panoplie de marques, algériennes et importées, sont proposées aux consommateurs algériens. La torréfaction et le conditionnement du café n'ont pas échappés à l'arnaque et la publicité mensongère. Le mois dernier, l'Association algérienne pour la protection et l'orientation du consommateur et son environnement (APOCE), a indiqué que plus de 84% des marques commercialisées en Algérie ne sont pas conformes à la législation. Dans ce cadre, une enquête a été lancée par la direction du commerce d'Oran. L'objectif de cette enquête est de s'assurer que ce produit ne dégage aucune mauvaise odeur, ne représente aucun mauvais goût, a un taux d'humidité inférieur ou égal à 5%, ne contient pas d'impuretés et que le taux de sucre ajouté répond au normes. Des mesures et des sanctions seront prises en cas d'infractions. Des poursuites en justice et des procédures de fermeture peuvent être enclenchées. Auparavant, plusieurs infractions ont été relevées dans la production du café moulu en Algérie. L'infraction la plus importante est l'ajout de sucre dans la composition de ce produit. Le décret exécutif de février 2017 fixant les caractéristiques du café ainsi que les conditions et les modalités de sa mise à la consommation exige de mentionner toutes ces caractéristiques. Dans le même décret, le gouvernement exige aussi le respect du taux d'acrylamide, cette substance chimique toxique et cancérogène. En dépit du risque, les fabricants n'hésitent pas à torréfier le café en même temps que le sucre, une méthode qui produit cette substance dangereuse. Les différents producteurs ou torréfacteurs incorporent du sucre, du caramel ou de l'amidon dans l'opération de torréfaction sans l'indiquer dans l'emballage. En effet la torréfaction est un processus transformant les grains de café vert, mis à l'intérieur d'un torréfacteur automatique fermé, en grains cassants. Une fois torréfié, le café perd jusqu'à 20% de son poids, mais le rattrape avec une croissance de 25% de son volume. Les transformateurs et autres distributeurs ont recours à l'augmentation du taux d'additifs pour compenser le poids perdu à la torréfaction. L'APOCE a appelé les propriétaires des deux marques parmi les plus commercialisées sur le marché national, à se conformer à la législation sous peine de citer leurs noms lors de prochaines analyses, qui seront effectuées durant les trois prochains mois, rappelle-t-on.