Neuf personnes, dont deux fillettes âgées à peine de deux ans, ont été secourues et sauvées d'une mort certaine, jeudi matin à environ 50 miles au large d'Oran par un bateau battant pavillon libérien transportant du minerai pour l'unité céramique de Sidi-Akkacha (Ténès) et à destination du port de Ténès. Les rescapés faisaient partie d'un contingent de 29 personnes ayant pris place mardi dernier à bord d'une embarcation à partir d'Oran et à destination de l'Espagne. Selon le récit de l'un des rescapés, pour des raisons inconnues un incendie s'est déclaré à bord de leur embarcation. La panique qui s'en est suivie a fait que de nombreuses personnes se sont jetées à l'eau pour fuir la fournaise alors que l'embarcation coula très rapidement. Les deux fillettes qui ont eu la vie sauve le doivent uniquement à deux autres personnes qui savaient nager et qui les avaient pris en charge en leur évitant de se noyer du moin après les quelques instants du naufrage. Alors que les 20 personnes dont des femmes et des enfants sont portées disparues après que l'embarcation a sombré au fond de la mer, les 9 autres luttant pour la survie dans une eau glaciale, ont aperçu un bateau de commerce qui croisait dans les eaux internationales. Les survivants ont fait signe à l'équipage du bateau pour les secourir. Quelque temps après, ils ont été récupérés. Le commandant du navire avait alerté les gardes-côtes algériennes qui ont immédiatement réagi en donnant l'autorisation de prendre à bord les survivants. Après l'accostage du bateau au port de Ténès, les victimes de cette tragédie, âgées entre 2 et 39 ans, ont été remises aux gardes-côtes de Ténès. Certains rescapés souffrent de brûlures assez graves. Ils ont été admis à l'hôpital Zighoud-Youcef pour des soins appropriés. Par ailleurs, on nous appris que dès l'annonce du drame d'intenses recherches ont été entreprises par les gardes-côtes tout au long de la côte allant d'Oran à Ténès à la recherche des harraga disparus. La ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) avait tiré la sonnette d'alarme, dans son rapport annuel sur l'Etat des droits de l'homme en Algérie, de l'année 2018, invitant le gouvernement à s'attaquer aux raisons qui font fuir les Algériens de leur pays. «Les nouvelles concernant les drames de l'émigration clandestine des Algériens à travers la Méditerranée continuent de se répandre comme une traînée de poudre», a indiqué la LADDH en précisant que des centaines, voire des milliers de personnes risquent leur vie, et celle de leurs enfants et leur avenir dans l'espoir d'une vie meilleure. La ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a mis l'accent sur ce phénomène qui doit interpeller le gouvernement, vu la hausse du nombre de migrants clandestins qui prennent la mer depuis les côtes algériennes en direction de l'Europe. Sur la base des statistiques du commandement des garde-côtes de la marine, la LADDH a indiqué que «2.402 tentatives d'émigration clandestine avaient été déjouées par les gardes-côtes algériens sur un littoral de 1.200 km de longueur, du 5 décembre 2017 au 25 novembre 2018». Dernièrement, le coordonnateur du centre opérationnel des migrations au ministère de l'Intérieur, M. Hassen Kacimi, avait souligné que le phénomène de la «harga» des Algériens «nous interpelle». «Nous avons criminalisé l'acte, cela n'a pas donné de résultats, on doit ouvrir d'autres pistes pour traiter cette problématique, nous y travaillons», avait-il indiqué dans des déclarations à la radio nationale. «Les enjeux sont très importants, c'est un problème qui se pose aux frontières maritimes de l'est et de l'ouest du pays». «On doit trouver des solutions pour l'insertion de cette jeunesse. C'est un phénomène qu'on doit prendre en charge, un départ de plus, c'est une mort de plus, on ne doit pas l'accepter et on doit agir rapidement.» Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 2.200 personnes sont mortes ou disparues cette année en tentant de traverser la Méditerranée vers l'Europe.