Une centaine de journalistes environ ont organisé jeudi dernier un rassemblement sur la place de la liberté de la presse, rue Hassiba Ben Bouali, à Alger pour dénoncer la censure et le droit de préserver la liberté d'expression en Algérie. Les services de sécurité ont tout fait pour empêcher ce rassemblement, somme toute symbolique, mais c'était sans compter sur la détermination des représentants des médias qui ont réussi à « s'infiltrer » sur la placette et à organiser une manifestation qui intervient dans un contexte particulier. « Sahafa hourra démocratia » était le slogan phare scandé par les journalistes des secteurs public et privé. Certains journalistes des chaînes de TV privées étaient surtout venus dénoncer leur rédaction pour les avoir empêchés de couvrir les marches populaires organisées le 22 février dernier à travers le territoire national. En dépit du caractère pacifique du rassemblement, les policiers, qui ont encerclé tout le secteur, n'ont pas hésité à charger les journalistes pour les déloger de la place de la liberté de la presse qui a perdu tout son sens. Une vingtaine de journalistes ont, en effet, été embarqués de force dans des fourgons cellulaires de la police pour être conduits dans les différents commissariats de la capitale. Même le député du Parti des travailleurs Ramdane Taazibt n'a pas échappé à la « rafle » des policiers qui ne faisaient aucun discernement. Le parlementaire venu soutenir la manifestation des journalistes s'est retrouvé lui aussi dans un fourgon de la police et embarqué vers le poste de police le plus proche. La « détention » des journalistes a toutefois été de courte durée. Ils ont été tous relâchés quelques heures plus tard après vérification des identités. Cette action des journalistes intervient après le tollé soulevé sur les réseaux sociaux à la suite du « boycott » de chaînes de télévision publiques et privées mais aussi de certains journaux privés qui ont ignoré les marches grandioses organisées vendredi 22 février et dont le mot d'ordre était « Non à un 5e mandat de Bouteflika ».