Le tribunal de Sidi M'hamed à Alger a vécu, ce jeudi, une journée spéciale avec le défilé de plusieurs anciens ministres et hauts responsables convoqués devant le procureur de la République pour être entendus dans le « dossier Ali Haddad ». Parmi les personnalités politiques convoquées, deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, des anciens ministres, Karim Djoudi (Finances), Amara Benyounes (Commerce), Amar Tou (Santé, Transports) et Abdelghani Zaalane (Travaux publics et Transports) ainsi que l'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. D'autres responsables de différents secteurs économiques ainsi que des hommes d'affaires étaient également au tribunal sans pour autant connaître leur statut en tant que suspects ou témoins en absence d'informations officielles concernant les motifs de leur convocation. Tout ce beau monde est arrivé entre 14h et 14h30 pour ressortir libre du tribunal entre 18h15 et 18h36. Devant le tribunal de Sidi M'Hamed, des manifestants scandaient des slogans hostiles aux responsables, s'en prenant particulièrement à Ouyahia et réclamant son incarcération à la prison d'El Harrach. Cette journée a également été marquée par de nombreux changements opérés au niveau d'institutions judiciaires névralgiques puisque le chef de l'Etat par intérim a nommé Mokhtar Lakhdari à la tête de l'Office central de la répression de la corruption, comme il a nommé Bendaas Fayçal, nouveau procureur du tribunal de Sidi M'hamed en remplacement de El Bey Khaled. Quant à Belkacem Zeghmati, il a remplacé Benkathir Benaissa, retrouvant son poste de procureur de la Cour d'Alger, plus de trois ans après avoir été limogé. Par ailleurs, et toujours dans le même contexte judiciaire, l'ex-wali de Tipaza, Mustapha Layadhi, a été entendu, jeudi, par le juge d'instruction du tribunal de la ville dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de corruption. Il était en poste à Tipaza entre 2011 et 2015. Ces auditions ne sont pas les premières, de hauts responsables ont déjà été convoqués par la justice pour être entendus dans des affaires de corruption à l'instar de l'ancien DGSN, le général-major Hamel, l'actuel ministre des Finances, Loukal, alors que d'autres sont en instance, attendant la levée de l'immunité parlementaire qui les protège encore, à l'image de Saïd Barkat, Ould Abbès ou encore Amar Ghoul. Pour le moment, des hommes d'affaires sont toujours à la prison d'El Harrach (frères Kouninef, Haddad, Rebrab) impliqués dans des dossiers concernant leurs business alors que Saïd Bouteflika, Tartag, Louisa Hanoune et Toufik ont été incarcérés pour des motifs attenants à la sécurité de l'Etat et de l'armée.