Dans un discours prononcé, hier, au Cercle national de l'Armée à Béni Messous, le Chef d'état-major de l'ANP a rappelé les constantes du Commandement militaire déjà énoncées lors de ses précédentes interventions. Gaïd Salah a réaffirmé le soutien de l'Institution militaire à l'organisation d'élections présidentielles « dans les plus brefs délais », des présidentielles considérées comme « le premier fruit constitutionnel et légal » des solutions de sortie de crise et « comme la clé pour accéder à l'édification d'un Etat fort avec des fondements sains et solides ». Il a, par ailleurs, évoqué le dernier discours du chef d'Etat par intérim dont le contenu est soutenu par l'Armée et la démarche de Bensalah jugée « comme une des étapes importantes à franchir sur la voie de la résolution appropriée de cette crise politique que traverse le pays ». Le vice-ministre de la Défense nationale a accusé ceux qui scandent des slogans « mensongers » comme « réclamer un Etat civil et non militaire », de répandre des « idées empoisonnées qui leur ont été dictées par des cercles hostiles à l'Algérie et à ses institutions constitutionnelles ». Des cercles, ajoute-t-il, « qui vouent une haine inavouée envers l'Armée nationale populaire et envers son Commandement national». A ces gens « qui ont vendu leur âme et conscience et sont devenus des outils manipulables voire dangereux entre les mains de ces cercles hostiles à notre pays », Gaïd Salah adresse « une sérieuse mise en garde ». Le général de corps d'armée a expliqué qu'«il est grandement temps d'avoir une vision rigoureuse fondée sur la protection de l'intérêt suprême de l'Algérie » précisant que des actions en justice seront intentées contre « les agissements de ces traîtres ». « Il est certain que c'est l'appareil de la Justice qui statuera sur ce qui adviendra de ces traîtres et prendra toutes les dispositions équitables, mais dissuasives et rigoureuses au demeurant », affirme-t-il à ce propos. « Aussi, quiconque a l'audace d'attenter à l'Algérie, à l'avenir de son peuple et la pérennité de son Etat, ne pourra échapper à la sanction et la justice s'occupera de lui, tôt ou tard. C'est là le dernier avertissement à l'égard de tous ceux qui marchandent avec l'avenir de la patrie et de son intérêt suprême». Plus loin, il dénie le caractère « politique» et d'«opinion» aux jeunes emprisonnés pour avoir porté le drapeau amazigh. Concernant la lutte contre la corruption, Gaïd Salah estime qu'« elle est à la fois une continuité naturelle du combat contre les pratiques abusives du colonialisme français et de la lutte contre le fléau du terrorisme abject ». Il compare la corruption à « une autre forme de colonialisme » et affirme que « la bande possède, encore, des inféodés et des mandataires dans la société » et qu'« elle œuvre encore de façon encore plus claire à infiltrer les rangs des marches populaires et impacter la nature des revendications populaires légitimes », appelant à « plus de vigilance et de prudence concernant l'encadrement de ces marches ».