Karaté/Ligue mondiale: l'Algérienne Cylia Ouikène sacrée    Ghaza: urgence de redonner l'accès à l'éducation pour les enfants palestiniens    Clôture à Alger du programme Huawei "Seeds for the Future": 50 étudiants honorés    Rebiga préside une réunion de suivi de la modernisation des mécanismes de communication administrative    Ligue 1 Mobilis: le MCA craque et concède le nul face à l'USMK (2-2)    Nécessité d'instaurer les valeurs de l'éthique commerciale islamique    Célébration de la Journée nationale de la culture palestinienne    Suspension de l'aide militaire pour l'Ukraine    Une transition menée par les Syriens    Une cérémonie de distinction des lauréates du concours ''Femmes entrepreneures à succès''    Le PPP, catalyseur pour renforcer l'outil national de réalisation    Mondiaux 2025 en salle : Chenitef, seul représentant algérien à Nanjing    Le retour attendu de Belaïli    Championnat d'Afrique de judo : Les sélections nationales en stage de préparation    Un réseau de voleurs de câbles en cuivre neutralisé à Ammi Moussa    Campagne lancée pour valoriser les métiers traditionnels locaux    El-Bayadh Saisie de 1.508 comprimés de psychotropes    Face à l'absence des élus locaux sur le terrain, le wali en colère    Regard lucide sur le colonialisme et dénonciation des exactions de la France    C'est parti pour la 6e édition !    Ismaël, 21 ans, a mémorisé la moitié du Coran : Son histoire et sa méthode    Le ministre de l'Education nationale préside la cérémonie de célébration de la Journée internationale des mathématiques    Djelfa : près de 6 quintaux de café subventionné saisis    Hadj 2025 : le choix du vol est définitif et aucune modification n'est possible une fois la réservation confirmée    Le groupe Sonelgaz honore ses travailleurs à besoins spécifiques    Les personnes à besoins spécifiques, un exemple de résilience face aux épreuves    Grands projets: le PPP, catalyseur pour renforcer l'outil national de réalisation    Ramadhan: Aït Menguellet en concert à l'Opéra d'Alger    Ligue 1 Mobilis: la JSK co-dauphin, l'ESM n'est plus relégable    Ghaza: 63.000 t de produits alimentaires attendent la levée du blocus    Ramadhan: "Méga Iftar" à Alger pour consolider les liens de citoyenneté    « Renforcer l'unité nationale pour faire face aux défis et aux campagnes haineuses contre l'Algérie »    Epreuves restreignant la dynamique associative en Algérie    L'occupant sioniste multiplie ses agressions contre les mosquées en Cisjordanie pendant le mois sacré    Hidaoui souligne l'importance de moderniser les établissements de jeunes pour davantage d'attractivité    Trois recours reçus par la Cour constitutionnelle        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« L'homme providentiel n'est pas dans l'urne, il est dans la rue ! »
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 14 - 09 - 2019

« Ce sont les circonstances qui mettent un homme providentiel au pouvoir, jamais des élections ». Georges Wolinski
L'Algérie, c'est d'abord le pétrole et ensuite l'armée. Le pétrole, une question de géographie ; l'armée, une réponse de l'histoire. L'Algérie est une jeune nation, elle n'a pas d'Etat ; elle a un pouvoir. Un Etat de droit est un ensemble d'institutions, des personnes morales (des entités abstraites) régies par des règles de droit. L'Algérie a un système de pouvoir, conçu à l'ombre de la guerre de libération et mis en œuvre par des hommes sortis de l'ombre pour faire de l'ombre à une démocratie en herbe. Des hommes d'appareils formés dans la clandestinité, l'intrigue et la conspiration.
Des qualités certes nécessaires pour renverser l'ordre colonial français mais constituent des obstacles infranchissables pour la construction d'un Etat national moderne et intègre. En effet, le pouvoir en Algérie est composé d'individus influents (personnes physiques) formant des clans dominés par des rapports de force, soit un rapport dominant/dominé, c'est la loi du plus fort ; soit un rapport équilibré, c'est la recherche d'un consensus. Or les clans se sont entendus pour ne jamais s'entendre.
Le clan dominant impose son dictat au reste de la société. L'élite dirigeante issue du mouvement de libération nationale a su faire croire à une population majoritairement musulmane que la providence se trouve au sommet de l'Etat et non dans le sous-sol saharien. De ce sable chaud et stérile ont surgi le pétrole et le gaz. Une manne financière couvrant l'ensemble des besoins des Algériens du berceau jusqu'à la tombe. Longtemps sevré par la colonisation, le peuple algérien met les bouchées doubles.
La main qui « donne » est toujours supérieure à celle qui reçoit même si elle est pourrie. Qui osera le sevrer ? Il sera aussitôt mordu. « Un peuple qui a des appétits est un troupeau de bestiaux » nous dit Jean Dutourd. Un troupeau de moutons suit naturellement le berger qui le conduit soit aux pâturages soit à l'abattoir. Il obéit à la volonté de son maître. Au lendemain de l'indépendance, il n'était pas préparé à se prendre en charge. Il n'a pas assumé ses responsabilités de peuple libre et souverain. Il a confié son destin à des hommes « providentiels ! ». C'est un peuple pieux, il croit à la providence. Pouvait-il faire autrement ? Non « sept ans ça suffit » clame-t-il sans se faire entendre. Evidemment, « quand la hache pénétra la forêt, les arbres dirent le manche est des nôtres ». Chemin faisant, traumatisé et fragilisé, le peuple algérien à son corps défendant, a troqué sa dignité et sa liberté retrouvée contre de la nourriture et une protection. Une nourriture couverte par le pétrole et une protection assurée par l'armée. C'est un peuple émotif et non de raison. Il réagit plus qu'il n'agit.
Etre libre, c'est être digne. Etre digne c'est refuser l'argent de l'indignité, c'est gagner son pain à la sueur de son front. C'est arrêter de tendre la main à l'Etat. Pour les hommes du ou au pouvoir, la population n'est pas une ressource à mobiliser mais une charge à supporter. « Tranquille est celui qui n'a pas d'âne, il ne s'occupe ni de sa paille ni de son orge » diront les tenants du pouvoir. Pour la population, « salaires de diable = travail de diable » allant à contrecourant de leurs propres convictions religieuses : Dieu bénit les mains laborieuses et maudit les mains oiseuses ». Digne est celui qui se nourrit de son propre labeur sans tendre la main à un pouvoir qui, de surcroît, est corrompu et corrupteur. Un animal domestique est un animal qui se fait servir par son maître à qui il doit obéissance et respect.
L'argent des hydrocarbures est un argent sale. Un argent qui tue, qui corrompt, qui pourrit, qui détruit y compris les consciences. Le pétrole est le carburant du régime, le ciment de l'Etat, l'opium du peuple. Que vaut le peuple sans l'Etat ? Que vaut l'Etat sans l'armée ? Que vaut l'armée sans le pétrole ? Le peuple dépend de l'Etat ; l'Etat s'appuie sur l'armée ; l'armée se fonde sur la rente pétrolière. La rente est fonction du marché. Elle échappe à la volonté des Algériens. Qui va briser ce cercle vicieux pour en faire un cercle vertueux. L'Algérie a arraché son indépendance par l'emploi de la ruse, elle a raté son développement par manque d'intelligence. Elle n'a pas su coudre la peau du renard avec celle du lion.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.