Tliba a-t-il quitté l'Algérie en direction de la Tunisie ? L'information sur sa fuite avait été donnée dans la nuit de dimanche à lundi derniers par le journal arabophone Echourouk, dans sa version électronique, indiquant que le controversé député FLN de Annaba se serait enfui en traversant la frontière tunisienne. Hier, la même source d'information, citant certaines sources, rapportait que son passage à la frontière Est du pays « n'était pas confirmée ». Si l'information s'avère exacte, la sortie de territoire de Baha Eddine Tliba se serait fait naturellement puisque aucune interdiction de sortie du territoire national (ISTN) n'a été émise à son encontre bien que son immunité parlementaire ait été levée à la demande du département de Zeghmati. L'information a vite fait le tour des réseaux sociaux et les internautes algériens se sont interrogés sur la nature de cette affaire et les éventuelles complicités dont aurait bénéficié l'homme pour quitter le pays. Les internautes évoquent une « exfiltration » de Tliba pour qu'il n'ait pas à répondre à des dossiers de corruption qui impliqueraient des responsables toujours en poste alors qu'il devait comparaître les prochains jours devant la justice. Rappelons que Tliba, ayant refusé de renoncer volontairement à son immunité parlementaire, s'est vu déchoir de sa protection par ses pairs, le 25 septembre dernier, lors d'une plénière tenue à huis clos. 277 députés ont voté pour la levée de son immunité, 30 contre, 30 se sont abstenus et sept bulletins ont été annulés. Quelques jours plus tôt, il avait envoyé des messages et adressé une lettre aux députés pour leur demander de voter contre la levée de son immunité, se présentant lui-même comme une victime du fils de Djamel Ould Abbès qui lui aurait exigé, comme il le prétend, sept milliards de centimes pour être sur la liste des candidats à la députation de la wilaya de Annaba. Il avait également été très actif sur les réseaux sociaux, se faisant passer pour un homme intègre et un lanceur d'alerte qui lutte contre le phénomène de la corruption. Pour lui, la mesure de la levée de son immunité parlementaire « est une provocation ».