Ayant pris connaissance des composantes des délégations au niveau des wilayas relevant de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), les citoyens qui n'ont nullement été associés au choix des personnes censées représenter la société civile se montrent dubitatifs quant à celui qu'ont fait les délégués de cette autorité. Il se trouve en effet que l'opération de désignation des membres de ces délégations de wilaya s'est effectuée dans des conditions qui posent problème et alimentent le questionnement sur qui a participé pour le compte de la société civile et des citoyens aux rencontres dédiées à l'installation des délégations de wilaya. De même que celui sur le comment et sur quels critères les missionnaires de l'Autorité nationale indépendante des élections ont distingué l'assistance au sein de laquelle ils ont dégagé les représentants de la société civile. De la manière avec laquelle ils ont procédé et même si les personnes qui composent désormais les délégations de l'autorité indépendante sont animées de la volonté de traduire l'indépendance de l'autorité électorale et de veiller à la régularité de l'élection présidentielle, il ne peut apparaître aux citoyens qu'il en sera effectivement ainsi. Mohamed Charfi qui préside l'autorité nationale électorale a beau affirmer que tels que sont constitués la direction et les démembrements de cette instance à travers le territoire et que sont les pouvoirs qui leur ont été conférés, il n'y aura pas «possibilité» de fraude ou de manipulation des opérations électorales. L'opinion publique reste sceptique quant à la probabilité de la tenue d'un scrutin honnête et transparent. Officiellement, les autorités étatiques ont été tenues en dehors du processus de constitution de l'autorité électorale et de ses délégations de wilaya et locales. Mais s'il est clair comment il a été procédé au choix des magistrats et avocats qui en font partie, celui des représentants de la société civile et des citoyens ne l'est pas indubitablement et a de ce fait instauré le doute prégnant que l'administration a été l'inspiratrice. Ne serait-ce qu'en suggérant à l'ANIE avec qui prendre contact parmi les associations, organisations et autres entités issues de la société civile. L'on sait sur quels critères se base l'appréciation de l'administration relative à ces représentations sociétales. Et ils ne plaident aucunement en faveur de celles qui ne sont pas dans ses bonnes grâces. Charfi a peut-être conscience que l'autorité électorale qu'il préside n'est pas aussi indépendante qu'elle le paraît formellement, sinon il n'aurait pas lancé son appel à la jeunesse du pays à prendre massivement part au contrôle des opérations électorales du scrutin du 12 décembre. Il aurait été plus indiqué qu'il associe cette jeunesse dans la composition de l'autorité qu'il préside et de ses délégations de wilaya et locales.