Prestigieux lieu de convergence des promeneurs du boulevard Front de mer, le square Port Saïd, véritable carrefour des glaces, tombe lamentablement en décrépitude et ce, à la faveur de l'absence d'un esprit créatif sur le volet environnemental et celui de l'embellissement. Censé être de réhabilitation, des travaux, sordidement bâclés et inachevés comme de coutume, ayant ciblé cet espace public, la veille de la dernière saison estivale, sur instruction de l'ex-wali d'Oran, M. Chérifi, n'ont finalement fait que contribuer à sa déperdition. En effet, selon le constat établi sur les lieux, l'opération de recouvrement partiel du sol de cette esplanade avec des pavés en vulgaires stucs aux couleurs ternes, n'a pas atteint son terme. Et comme le ridicule ne tue point, un morbide bassin, puant l'urine des marginaux, a exécrablement remplacé le fabuleux duo de lionceaux, qui trônait majestueusement au sein des lieux. Cette majestueuse œuvre d'art, dans toute l'acceptation du terme, a été odieusement sacrifiée pour une stupide cause. La murette ceinturant ce lieu est tapissée de tessons de bouteilles d'alcool et autres carcasses de canettes de bière, reflexe du dépourvu de culture citadine et ce, à l'instar de la montagne d'ordures ménagères et autres détritus, entassés depuis la nuit du temps, au point de faire partie du décor, répertoriée de l'autre côté de la rue Nancy, longeant ce square, à l'entame des escaliers aboutissant à l'entrée du tunnel, face à la petite place maréchal de France Murat, transformée en parking sauvage, gardé par des gilets phosphorescents, de couleur ocre et vert pistache à la mine patibulaire. « Nous avons vainement, à maintes reprises, adressé des requêtes aux responsables concernés pour dénoncer la puanteur provenant des entassements d'ordures. Durant la saison estivale, c'est un véritable calvaire respiratoire pour nous autres riverains au même titre que la clientèle des deux crèmeries du square Port Saïd, qui ont, à chacun de leur passage, dénoncé la nauséabonde atmosphère des lieux » ont pesté des riverains vivement désappointés, domiciliés dans les alentours immédiats de ladite esplanade, avant de renchérir avec dépit « beaucoup reste à faire pour tenter de sauver ce qui reste des branlants meubles et redorer le blason terni de notre lieu de résidence. Mais ce n'est, certainement pas évident, au vu de l'embourbement de la situation dans une puante mélasse ». Toujours est-il que, la balle semble incontestablement dans le camp des responsables concernés, injoignables sans aucune surprise.