Le MCA est au creux de la vague. L'extraordinaire engouement qu'il suscite a fini pour lui porter préjudice. Résultat ? Le grand Mouloudia d'Alger est devenu un club quelconque, géré dans la médiocrité et dans un climat de confusion. « L'intérêt est un langage que les hommes apprennent sans grammaire ». Voilà un proverbe qui sied parfaitement à la situation du Doyen. Que se passe-t-il pour que le MCA tombe aussi bas ? Là, tout le monde connaît les raisons, mais personne ne veut lever le petit doigt. Et c'est ce qui arrive quand on veut duper l'opinion publique pour préserver certains intérêts au détriment du développement du football. Pour de nombreux observateurs, la Sonatrach est derrière tous les problèmes du Mouloudia. Des centaines de milliards partent en fumée, pour ne pas dire dilapidés par une gestion des plus douteuse. Les audits effectués dans les bilans du club sont restés sans suite. Des libérations de joueurs acquises par milliards et des salaires alloués aux joueurs qui ne correspondent nullement en rapport avec le niveau et le rendement. Tout cet argent pour avoir une équipe minée par des clans et des résultats en deçà des aspirations du public du Mouloudia d'Alger, dont le dernier titre de champion d'Algérie remonte à 2010. Cette saison a été la photocopie des années précédentes. Que l'on sache que le MCA est un patrimoine national ayant enfanté de grands joueurs et de grands dirigeants. De ce fait, personne n'a le droit de nuire à l'image de ce club de martyrs. L'Etat doit intervenir pour exiger des comptes et mettre fin à cette mascarade. Est-il concevable de résilier des contrats de deux joueurs, Chafaï et Azzi, évoluant dans un même poste à un moment crucial de la saison ? Est-il logique de limoger un entraîneur au moment où l'équipe joue le podium ? Sans parler des Djabou, Bendebka, Drardja qui vont résilier leurs contrats. Des résiliations, qualifiées de suspectes, continuent de faire polémiques. Chafaï a été cédé gratuitement alors qu'Azzi a été tout simplement bradé. Les intérêts du MCA ont-ils été préservés ? Là, le directeur sportif du MCA, Fouad Sakhri, est ouvertement accusé. Ce dernier avait-il les prérogatives pour ce genre de transactions ? Là aussi, c'est un scandale qui s'étale sur la voie publique. Le président du conseil d'administration, Achour Betrouni, signe et persiste qu'il n'a jamais donné ou signé de procuration dans ce sens au profit de Sakhri. On vient d'apprendre que ce dernier détenait une procuration signée par l'ancien président du CA, Baghdad Hirèche, datant du mois de juillet 2019, « mais valable uniquement pour les recrutements du mercato d'été de la saison sportive 2019-2020 », nous a-t-on dit. Ce qui signifie clairement que Fouad Sakhri a outrepassé ses prérogatives. A présent, il y a la réaction du président du conseil d'administration du MCA, Achour Betrouni, qui a annoncé que des changements sont attendus lors de la prochaine réunion du conseil d'administration où d'importantes décisions seront prises. On se dirige vers le limogeage de Fouad Sakhri pour fautes professionnelles. A propos des transferts et libérations des joueurs, où il est clairement mentionné que les prérogatives de Sakhri ont pris fin à la fin de la saison écoulée, une enquête sera diligentée du moment qu'aucune décision ne devait être prise d'une manière unilatérale. Pour Achour Betrouni, il n'y a pas l'ombre d'un doute, c'est Fouad Sakhri qui est responsable de la crise du MCA. Et comme un malheur ne vient jamais seul, Bernard Casoni avoue qu'aucun accord n'a été trouvé avec la direction et qu'il compte saisir la FIFA pour demander la totalité de son dû. Ceci dit, le véritable mal du MCA se situe ailleurs. Selon notre enquête, le spectre de Ghrib Omar plane toujours sur le ciel du Doyen. Certains joueurs sont devenus intouchables et commettent des erreurs impardonnables qui influencent les résultats des matches. D'autres parlent de manipulation d'anciens joueurs par des personnes extérieures du club parce que, tout simplement, l'argent coule à flots. Avec l'argent de Sonatrach personne ne sait qui gère quoi. Tous ceux qui ont été à la tête du MCA ont oublié que « lorsque le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier, elle met plus de temps mais finit toujours par arriver », a-t-on coutume de dire. Ce qui explique la réplique des supporters qui ont décidé d'organiser une marche pacifique ce lundi pour un sit-in devant la direction générale de la Sonatrach.