Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, n'est pas allé par quatre chemins pour affirmer que l'Algérie n'est pas en mesure pour le moment, d'introduire tous les traitements innovants contre le cancer, dont l'immunothérapie. Et ce, dit-il en raison des difficultés économiques et financières que connaît notre pays. Intervenant hier, lors de la tenue du 9ème Congrès de neuro-oncologie Afrique du Nord 2020, organisé par la SAFRO, en collaboration avec AROME et les sociétés tunisienne et marocaine d'Oncologie, à l'hôtel El Djazair, le ministre a indiqué que le coût des nouvelles molécules (traitement innovant), notamment contre le cancer, est trop élevé. Et de préciser que l'efficacité de ces traitements pour certaines localisations cancéreuses n'est pas encore établie. Le ministre a par contre évoqué la possibilité de la création et de la composition d'une commission nationale pour la prise en charge des cancéreux nécessitant des traitements de l'immunothérapie ou d'une thérapie ciblée, d'ici-là. Le président de la Société algérienne de formation et de recherche en Oncologie (SAFRO), le Pr. Adda Bounedjar, a affirmé, dans ce sens, que les oncologues savent très bien que la prise en charge avec des traitements innovants est souvent coûteuse, mais précise-t-il, les solutions existent. Il s'est dit pour la création d'une commission qui regroupera les oncologues des quatre coins du pays pour discuter ensemble la possibilité d'introduire les traitements innovants, notamment l'immunothérapie, ne serait-ce que pour certains cancers, en ciblant certains patients, selon leur cas. Et d'affirmer que l'immunothérapie a déjà prouvé son efficacité face à des cancers comme ceux du sein, du poumon et bien d'autres. Radiothérapie : des rendez-vous de 6 à 8 mois Le ministre de la Santé a affirmé également que la prise en charge des malades s'est beaucoup améliorée, bien évidemment avec certaines insuffisances. Il a affirmé dans ce sens l'apport des services et unités spécialisées en chimiothérapie, dont le nombre a atteint 41unités et 77 structures hospitalières pour le traitement du cancer sur le territoire national. En citant, également, les centres de lutte contre le cancer et des services de radiologie. Le ministre a rappelé l'acquisition de 40 accélérateurs dans le secteur public et 12 autres pour les établissements privés. Le président de la SAFRO, Adda Bounadjar n'a pas manqué d'évoquer, dans ce sens, encore une fois le retard des rendez-vous de la radiothérapie qui varie entre 6 à 8 mois, «ce qui est inacceptable», selon lui. Il a affirmé qu'il est vrai que les services d'oncologie ont acquis des accélérateurs de radiothérapie (40 dans le secteur public et 10 dans le secteur privé). Mais dit-il, il y a un problème de répartition car il y a moins d'accélérateurs dans les grandes villes où le nombre de la population est très important, sans parler également de la prise en charge des malades venant de l'intérieur du pays.