C'est un avenir flou et incertain qui attend désormais les 340 receveurs de l'Entreprise des transports urbains de la wilaya d'Oran ETO et 220 chauffeurs de l'Entreprise de transports Tahkout'; après la fin, samedi, du contrat d'affrètement d'une centaine de bus. Des dizaines de travailleurs ont observé avant-hier, un sit-in devant le siège de la wilaya pour manifester leur inquiétude et surtout leur mécontentement face au mutisme des décideurs. «Ce sont des pères de famille qui, du jour au lendemain, se sont retrouvés sans emploi et confrontés à un avenir incertain», dira l'un d'eux. Lors de ce mouvement de contestation, les protestataires se disent livrés à eux-mêmes et lancent un appel pressant au wali d'Oran pour trouver une solution aux 340 travailleurs qui, malheureusement, se sont retrouvés à la rue. Outre la colère et l'inquiétude des travailleurs forcés au chômage, ce sont les usagers de la centaine de bus retirés de la circulation qui à leur tour ont dénoncé leur calvaire. Depuis dimanche, c'est le parcours du combattant dira un habitué des bus ETO, dans la commune de Misserghine. «C'est le retour à la case départ,» lance un autre. Avec dix-sept lignes de transport ETO, à l'arrêt depuis dimanche et desservant les nouveaux pôles d'habitats dont les localités de Misserghine, El Braya, Chteibo, la cité AADL, les grands programmes d'habitat de Belgaïd et le nouveau pôle urbain Ahmed Zabana', à Misserghine, les nouveaux relogés appréhendent, à leur tour, le pire. En l'absence de transport, ces localités et nouveaux pôles d'habitat seront isolés, confirme un étudiant. Face à ces désagréments, les familles ont interpellé le wali d'Oran pour que des moyens de transport soient injectés afin de pallier les insuffisances et répondre aux besoins exprimés. Ainsi et en l'absence de solutions urgentes pour remédier à cette crise qui aura, sans doute, ses conséquences, le projet de partenariat entre l'Entreprise des transports urbains (ETO) et l'Union nationale des transporteurs algériens (UNAT), de la wilaya d'Oran restent, désormais, la seule alternative pour préserver ces postes d'emploi et desservir ces lignes suburbaines créés dans le cadre des nouveaux programmes d'habitats, estime-t-on du côté de certains spécialistes. Pour rappel, ce projet consiste à mettre sous l'autorité de l'entreprise ETO, les 65 autobus privés de la ligne B, ce qui permettra de bénéficier de l'expérience de l'ETO, en matière d'organisation, de contrôle et de régulation de temps. Celle-ci aura en charge tout le volet gestion, contrôle et aussi régulation du temps, de sorte que les salaires seront versés de manière équitable entre les différents opérateurs, ce qui mettra un terme à la concurrence déloyale. Grâce aux nouveaux mécanismes induits par ce partenariat, la mise en place d'un tel projet demeure plus que jamais indispensable, selon l'UNAT, pour une ville, à l'image d'Oran, qui s'apprête à accueillir les Jeux méditerranéens de 2021.