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«Foi» et «Covid-19» : s'adapter !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 04 - 2020

Quelques images virales : l'esplanade qui entoure la Kaaba, à La Mecque, désertée. Pas de Omra et un Hadj en suspension. L'image du Pape François, le 27 mars, inhabituellement seul, sur une place Saint ¬Pierre vide et pluvieuse, pour accorder une bénédiction «urbi et orbi» exceptionnelle. Idem le 12 avril, pour la Pâque chrétienne : des églises vides ou avec des bancs garnis de seuls portraits de fidèles. Idem pour les synagogues…vides, mercredi 8 et jeudi 9 avril, pour Pessah, la Pâque juive.
La prudence et la prévention ont gagné les autorités. Pas rapidement pour beaucoup d'entre elles, il est vrai, ce qui a laissé se développer le virus qui causera et cause encore bien des dégâts. La peur a, elle, finalement, gagné les citoyens et les croyants (en une foi religieuse). Mais, à quel prix ? Avant que les autorités religieuses, parallèlement aux pouvoirs publics, aient pris conscience, les seconds plus rapidement que les premières, de l'impératif de suspendre les rendez¬-vous collectifs et les regroupements religieux, des foyers de propagation du virus dans bien des pays s'étaient développés dans des rassemblements assez larges ou restreints ou même «clandestins». N'a-t-on pas vu des croyants musulmans faisant la prière de manière collective sur les terrasses d'immeubles derrière un imam de circonstance ou, alors, dehors, sur le parvis d'une mosquée. En France, un des foyers de propagation du virus dans le pays avait été une semaine de jeûne et de prière, organisée par une église évangélique alsacienne, du 17 au 24 février. Cette manifestation a accueilli près de 2.000 personnes et plusieurs centaines de cas de coronavirus ont été suspectés chez ces participants. La fête juive de Pourim, le 10 mars, alors que les rassemblements de moins de 1.000 personnes étaient encore autorisés, est sans doute à l'origine des nombreux cas de contamination parmi les juifs pratiquants. Ailleurs ! Presque partout ! En Inde, au Pakistan, en Iran, en Malaisie, en Palestine occupée (avec les juifs ultra-orthodoxes), aux Philippines, dans certains pays d'Afrique, en Amérique latine et aussi aux Etats-Unis.
Désormais, malgré le grand danger et ses dégâts bien évidents, un peu partout à travers le monde des croyants, il y a deux tendances (en plus de celle qui «s'en fout» vivant très, très simplement sa foi) : celle des pratiquants décidés de la foi «comme avant, comme toujours !» et celle qui, tenant compte de la réalité, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, accepte de «remiser» la pratique à sa plus simple expression, «chez soi, en soi».
Peut-être, pour la première fois depuis leur naissance (la communication moderne ayant créé la «maison globale», un lieu virtuel bien plus proche que le «village global»), les grandes religions se retrouvent donc confrontées à un défi collectif sans précédent : comment permettre aux fidèles de pratiquer malgré la suspension de tout regroupement ? Au-delà de la promiscuité induite par la cérémonie religieuse, les contacts physiques font partie intégrante des rites. Chacune à sa façon, toutes ces traditions accordent à la prière collective, entre autres, une valeur particulière et elles en font un élément essentiel d'une vie de foi. Une religion est ce qui relie les membres d'une communauté entre eux, et les hommes à Dieu. Elles sont aujourd'hui mises au défi de surmonter l'épreuve du «chacun chez ¬soi». Difficile ! D'autant que certaines religions imposent un minimum de personnes pour célébrer un office. Autre problème, les cérémonies funéraires organisées, désormais, dans des intimités contraintes.
Des contenus numériques se développent, mais cela va-t-il suffire à résorber les peines et les douleurs des séparations et à faire oublier les joies des retrouvailles. Non ! Mais, il est certain que les pratiques religieuses (et non la foi, toujours égale à elle-même chez les uns et chez les autres), bouleversées par la pandémie et un confinement (partiel ou total) déjà assez durable, vont se voir non «revues» et/ou «corrigées» mais «adaptées», de nouveaux comportements sociétaux et réflexes interpersonnels ayant vu le jour, ainsi que des activités nouvelles (comme celle d'entreprises s'occupant des inhumations, des sortes de «Pompes funèbres», jusqu'ici ignorées ou dédaignées). Il est aussi vrai que cela ne va pas toucher seulement la pratique religieuse mais, aussi, tous les autres pans de la vie : l'économie, l'éducation, le travail, la culture, la recherche scientifique, tous échappant, en raison de la réalité dramatique vécue, au charlatanisme, au bricolage et au «n'importe quoi» et «n'importe comment» par «n'importe qui» et à la bureaucratie administrative.
Chez nous, dans le monde musulman, le mois du Ramadhan va être très certainement un (autre) «examen de passage» : pas ou peu de mosquées dans la journée, pas ou peu de «tarawih», pas ou peu de grandes tables ouvertes à toute la famille et à des invités. Pas ou peu de fête à la tombée de la nuit. Un scénario-catastrophe qui ne découragera certainement pas les jeunes «dé-confineurs», ainsi que nos «salafistes» (n'a-t-on pas déjà vu des «fetwas» fleurissant sur les réseaux sociaux, recommandant aux porteurs du virus Covid-19 de ne pas se déclarer - mort ou vif ? - pour ne pas «se faire les relais d'un complot contre la Ouma»). Les deux, avec des objectifs différents, oubliant ou ignorant que l'essentiel pour l'homme d'aujourd'hui n'est pas de s'exhiber avec des démonstrations collectives publiques de sa vie et/ou de sa foi, parfois bruyantes et tapageuses, mais de se recentrer sur la solidarité et la méditation pour faire du mois sacré du Ramadhan, confiné totalement ou partiellement confiné, un Ramadhan plus spirituel que jamais. Amin !


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