Après le rush et les foules immenses observées les premiers jours du Ramadhan, avec l'allègement du confinement, les habitants de la wilaya de Blida commencent à se comporter avec un peu plus de raison, surtout après le tollé soulevé sur les réseaux sociaux et les médias algériens dans leur ensemble. Même s'il y a encore foule, elle est plus disciplinée bien que quelques irréductibles essaient toujours de passer outre les recommandations des autorités, juste pour faire l'intéressant, mais ce n'est certainement pas avec la mort que nous pouvons jouer à ce jeu. L'autre raison qui a amené les citoyens à observer les règles de distanciation est la présence permanente des services de sécurité qui n'arrêtent pas de rappeler à l'ordre tous ceux qui se rendent coupables de dépassements. Les voitures de la police et de la gendarmerie nationale sillonnent les rues et les boulevards, les quartiers et les douars et même les endroits les plus retirés, inlassablement, souvent fatigués par de longues journées et des nuits sans sommeil pour disperser des individus trop rapprochés les uns des autres ou pour les inciter à rentrer chez eux, au moment du couvre-feu. Le travail de sensibilisation mené par les médias, par les membres de la société civile, par les différents corps (police, gendarmerie, protection civile) commence aussi à porter ses fruits et les citoyens comprennent mieux l'intérêt qu'ils ont à éviter la promiscuité, l'obligation de porter des bavettes ou des gants et la désinfection des locaux commerciaux de manière régulière. La wilaya de Blida, premier foyer de contamination par Covid19, a perdu beaucoup de ses fils ; des médecins et des personnels de santé sont morts, des fonctionnaires, des commerçants, des jeunes et des moins jeunes, d'autres gardent des séquelles psychologiques indélébiles après avoir senti la mort toute proche, n'était-ce la volonté de Dieu car leur heure n'avait pas encore sonné. Mais grâce aux efforts incessants et colossaux consentis, par tous les intervenants, dans cette dure lutte, nous nous trouvons maintenant face à une situation meilleure, surtout pour les décès qui se font de plus en plus rares, bien que de nouveaux cas continuent d'être enregistrés en nombre assez inquiétant, plus de dix chaque jour, dans la majorité des cas. Les pouvoirs publics ayant constaté cette stabilité, toute relative il ne faut pas l'oublier, ont décidé d'alléger les mesures du confinement en le rendant partiel pour la wilaya de Blida, puis en autorisant plusieurs commerces à rouvrir leurs portes mais en observant des règles strictes de sécurité sanitaire. Il convient maintenant, aussi bien pour les commerçants que pour les clients, de comprendre que ces mesures, pas trop difficiles en somme, sont prises dans leur intérêt, dans celui de leurs familles et de leurs proches. Il s'agit par là de leur sauver la vie, ni plus ni moins. Maintenir une certaine distance entre soi-même et les autres, se laver les mains régulièrement, ne pas être plus de deux ou trois clients dans un local, passer par le thermomètre ou porter une bavette et des gants ne sont pas des gestes ou des comportements difficiles ni demandant des efforts, il s'agit seulement de comprendre que c'est pour préserver nos vies et notre santé. Nous avons peut-être dépassé la phase critique de contamination, nous devons maintenant préserver les résultats auxquels sont parvenus les personnels de la santé, au prix de mille et un sacrifices, il ne faut pas l'oublier. Et les douches publiques ? Après que de très nombreux commerces aient été autorisés à reprendre leurs activités, des citoyens et des propriétaires de douches publiques réclament l'ouverture de ces dernières à cause des services qu'elles rendent à tous. Plusieurs citoyens sont montés au créneau pour dire qu'ils souffrent de ne pouvoir se laver à la maison pour des raisons diverses, comme la promiscuité, le nombre important de personnes vivant sous le même toit, la non-possession de douches particulières, l'étroitesse de celles-ci dans les appartements et d'autres raisons invoquées par certains. « Je n'ai pas où me doucher à la maison, j'ai été obligé d'utiliser la cuisine durant plus de six semaines, avec tout ce que cela sous-entend en termes de difficultés, de risques et de travail domestique supplémentaire pour ma femme», déclare un habitant d'une ville de la wilaya de Blida. Un autre, la trentaine, affirme : «nous sommes quatre frères, dont deux mariés, et deux sœurs et nous nous entassons dans un F3, en plus de mon père et de ma mère, les douches font 1 m² et il y a un tas de trucs à l'intérieur, nous n'avons pas de chauffe-eau, comment faire pour prendre une douche à la maison». Ailleurs, un autre citoyen, entre deux âges, commerçant de fruits et légumes de son état, estime que : «les douches publiques devraient être rouvertes au même titre que les différents commerces autorisés à ce jour, d'autant plus qu'elles ne constituent pas un danger comme les commerces de confiserie orientale par exemple. Dans les douches publiques, il y a de l'eau, du savon, de l'eau de javel et les gens y vont pour se laver, où est le danger dans tout cela ? Il n'y a même pas de chaîne ni de promiscuité, chacun étant dans un endroit qui ne peut comporter qu'une seule personne». Alors, pourquoi les douches publiques n'ont-elles pas été autorisées à rouvrir leurs portes ? Plus de 33.000 aides attribuées par la direction des Affaires religieuses La direction des Affaires religieuses de la wilaya de Blida a distribué plus de 24.000 kits alimentaires et remis plus de 9.000 mandats aux familles démunies ou impactées par le confinement, a annoncé le directeur des Affaires religieuses, Kamel Belassel. Le conseil Souboul El Kheir' présidé par le directeur des Affaires religieuses, a tenu à participer au formidable élan de solidarité qui s'est lancé, tout naturellement, au lendemain de la mise en confinement total de la wilaya de Blida. Dans ce cadre, des aides diverses ont été remises aux familles nécessiteuses et à celles ayant été impactées par le confinement qui les ont accueillies avec soulagement. En plus de ces aides, le conseil participe à d'autres actions de solidarité, notamment en direction des malades et des personnels de la santé engagés dans la lutte contre le Covid19.
