Le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus ne cache pas ses craintes devant le nombre de cas recensés, tous les jours, à travers le pays. Le non-respect des mesures de prévention contre la pandémie du Covid-19 fait craindre le pire, au comité mis en place, au lendemain de l'apparition du premier cas en Algérie. «On a peur», a déclaré clairement, hier, le professeur Riad Mehyaoui, membre du Comité scientifique en expliquant que ce qui inquiète, c'est «ce nombre de cas dépistés tous les jours et qui ne veut pas décrocher». S'exprimant lors de l'émission «Invité de la rédaction» de la radio Chaine 3, le Pr Mehyaoui a insisté sur le respect des mesures de prévention en mettant, particulièrement, l'accent sur le port du masque. «On ne sait pas ce qui va se passer, mais le port du masque est un élément salvateur », a-t-il affirmé. Citant l'exemple de la ville de Léna, en Allemagne, qui a éradiqué, en avril dernier, l'épidémie grâce au port du masque, le membre du Comité scientifique de lutte contre la Covid19 assure que « si tout le monde adhère à cette politique, on va s'en sortir». Par ailleurs Mehyaoui a indiqué, à ce propos, que le masque grand public' sera disponible en quantité suffisante et son prix «plafonné à 40 DA». Interrogé sur le déconfinement, l'invité de la Chaîne 3 a répondu qu'il est prématuré d'en parler. D'après lui, «on doit être vigilant, conscient, solidaire et surtout respecter les mesures de prévention». Pour envisager le déconfinement, ajoute-t-il, il faut, préalablement, «arriver à faire porter le masque à toute la population, avoir les capacités de dépistage, pouvoir renouveler, rapidement, les stocks de moyens de prévention et atténuer la pression sur le personnel de santé». L'invité de la Chaîne 3 dira, en outre, que contrairement aux services de réanimation des pays occidentaux qui étaient saturés jusqu'à choisir les patients à intuber, l'Algérie n'a que 26 personnes en réanimation, en soulignant que cela est dû à l'efficacité des protocoles médicaux suivis en Algérie. «Cet exploit a libéré les blocs opératoires et le matériel et permet, par conséquent, aux hôpitaux de reprendre leurs activités pour s'occuper des autres malades», conclut le Pr Riad Mehyaoui.