«Nous avons une trentaine de projets qui sont bloqués depuis l'année 2017 pour différentes raisons, notamment bureaucratiques et techniques », a déclaré hier le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, qui a souligné que la relance attendue de la filière de l'industrie du médicament en Algérie pourrait, sur une courte période, contribuer à réduire d'environ 400 millions de dollars la facture d'importation des médicaments. S'exprimant sur les ondes la chaîne 3 de la Radio nationale, le ministre a assuré que le plan de relance de la filière des produits de soins permettra de renforcer notablement sa production et de s'ouvrir progressivement sur les marchés à l'étranger. « Le Plan d'urgence adopté en faveur de cette branche d'activité, explique-t-il, va notamment permettre de lever les nombreux obstacles dont elle a été l'objet de longues années durant, de la part d'oligarques, avec comme résultat les blocages de production de dizaines d'entreprises », a indiqué le Docteur Lotfi Benbahmed, qui a imputé également cette situation aux multiples entraves d'ordre bureaucratique et à de personnes étrangères à la production pharmaceutique. Pour le ministre, il existe une « issaba » (bande) qui a bloqué l'Algérie depuis 2017 et qui, selon lui, a tout tenté pour freiner cette filière. Evoquant l'Agence nationale du médicament, créée en 2012 et dotée d'un siège et d'un budget, Lotfi Benbahmed dira sans ambages qu'elle n'a aucune existence « de fait », pour la simple raison qu'elle n'a pas été dotée à ce jour de textes réglementaires ni de moyens propres pour lui permettre d'assumer ses missions de régulation. Aujourd'hui, constate encore l'invité de la radio, « il y a des centaines et des centaines de dossiers » qui parviennent à cette agence pour être enregistrés, mais, faute de moyens, elle n'est pas à même de les prendre en charge. Pour ce qui est de la production attendue d'une quarantaine d'entreprises de fabrication de produits de soins, le ministre a annoncé qu'à partir du mois prochain, l'une d'elles va produire un traitement, « jusqu'ici sous monopole », pouvant être utilisé contre la Covid-19. A l'horizon 2025, a annoncé le ministre, l'Algérie, à travers les capacités de son industrie pharmaceutique, envisage d'exporter des quantités de médicaments égales à celles qu'elle importe, « pour équilibrer ses comptes ». Le ministre de l'Industrie pharmaceutique soutiendra que l'Algérie pourrait même arriver à exporter pour 5 milliards de dollars de médicaments.