Désormais, Independence Day ne sera plus un référent à la seule indépendance américaine déclarée un certain 4 juillet 1776, encore moins au célèbre film du même nom qui valut audit film un oscar dans la catégorie meilleurs effets visuels pour l'année 1996, mais plutôt le jour où l'Humanité sera libérée de cette bête immonde qu'est le Covid-19 qui a pris en otage la population du monde depuis bientôt une année et l'a installée dans une psychose qui n'en finit pas et éloigne le bout du tunnel, hors de la portée de l'imagination même. Ce jour où l'Humanité entière pourra fêter dans l'allégresse son affranchissement d'un assujettissement sorti d'on ne sait où pour révolutionner le cours de la vie humaine, bouleverser tous les ordres établis, mettre les choses sens dessus dessous, faire vivre aux gens les pires peurs envisagées et faire peser sur leur tête rendue extrêmement frêle la hideuse épée de Damoclès. Il y aura alors plus de gens dehors que jamais et il y a fort à parier que beaucoup de gens se mettront au bivouac pour se purger de tant de mois de confinement et de sédentarité forcée. Le pique-nique reprendra sa place d'antan, les commerces ouvriront H/24 et le sommeil n'aura droit qu'à quelques heures de la nuit. Les gens se rattraperont sur les festivités, les fêtes, les attroupements, la vie grégaire, les attouchements, le coude à coude et toute la panoplie de comportements qui rapprochent les humains un peu trop des fois et à leur propre détriment quelques fois. Mais on s'en balancera ce jour-là parce qu'on aura vécu plus d'une année dans l'exigüité au propre et au figuré, flanqué du matin au soir d'une bavette censée barrer la route au mortel virus, mais barrant aussi la voie à l'air pur et cachant le sourire qui n'est plus là de toutes façons et ne mettant absolument pas les yeux en exergue à cause de tristesse qui s'est, elle aussi, mise de la partie pour hanter l'être humain. Ce jour-là quand on annoncera que le dernier cas covidisé s'est remis et que le monstre invisible a disparu à jamais, tous les drapeaux seront hissées au plus fort du firmament pour signifier la fin des jours noirs, l'indépendance des mesures barrières mues en manies, des privations de sortie, des morts sans funérailles, sans veillée, des rubriques nécrologiques, des supputations scientifiques, des recettes magiques aux résultats non probants, et de toutes ces pratiques et gestes surgit des temps de la peste pour asséner à l'homme que l'histoire finit toujours par se répéter comme il aime lui-même à le ressasser quand de guerre lasse, il abdique devant un phénomène naturel ou un virus transnational et véritablement global. Alors le fameux independence Day si cher aux Américains concernera tous les hommes sans distinction de race, de religion, de couleur, de classe, de sexe ou de toute autre ségrégation et altérité.