Qui parlerait de voyages et de visas par ces temps de pandémie ? Avec des frontières aériennes, terrestres et maritimes fermées depuis le 17 mars 2020, les Algériens ont quasiment oublié les voyages à l'étranger et les demandes de visas font partie du cadet de leurs soucis quotidiens, mais il se trouve que certains médias étrangers, relayés par des sites électroniques et des réseaux sociaux, tentent de faire du bruit, ces derniers jours, en annonçant que les Emirats arabes unis (EAU) ont suspendu la délivrance des visas aux ressortissants algériens, au même titre que ceux de douze autres pays. Une annonce qui s'avère une vraie «fake news», car l'information a été catégoriquement démentie à travers un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères (MAE), confirmant que les hautes autorités émiraties avaient, également, certifié que «le document comprenant le nom de l'Algérie est faux et a été relayé par des parties aux intentions malsaines». Quand on se fatigue à falsifier la vérité, en traficotant un document émanant d'une institution officielle des Emirats arabes unis (EAU), juste pour le malin plaisir d'ajouter l'Algérie sur une liste de 12 pays, qui fait état d'une suspension de la délivrance de visas d'entrée aux EAU pour leurs ressortissants, alors que les Algériens sont loin de s'intéresser, pour le moment, à cette destination, on comprend mieux ce que visent les «intentions malsaines» de ceux qui ont relayé l'information. Il y en a, bien sûr, ceux qui sont tombés dans le panneau de cette «fake news», notamment certains sites électroniques locaux, mais pour les médias étrangers, il s'agit bel et bien d'une vile manœuvre qui chercherait à ternir l'image de l'Algérie sur le plan international. L'Etat des Emirats arabes unis, qui est sorti de son silence pour affirmer que le document comprenant le nom de l'Algérie est faux, selon le communiqué du MAE, ne s'est pas exprimé pour le cas des douze autres pays concernés. Est-ce à dire que les EAU ont effectivement suspendu le visa aux ressortissants de ces pays, parmi lesquels figureraient le Pakistan, l'Iran, la Libye, le Yémen, la Syrie, l'Irak, la Somalie, le Kenya et l'Afghanistan, ainsi que les Tunisiens célibataires ? Si l'Algérie a pu obtenir un démenti de la part des hautes autorités émiraties, au moins deux autres pays ont fait savoir, selon des officiels du ministère pakistanais des Affaires étrangères et de la Présidence tunisienne, qu'ils cherchent, sans y parvenir, à obtenir une confirmation officielle des autorités des Emirats arabes unis à cet égard. Et, ce flou qui entoure cette mesure déteint automatiquement sur ses causes profondes. Est-ce en raison de la «deuxième vague de Covid-19», comme le pense le ministère des Affaires étrangères pakistanais, ou par soucis sécuritaires, selon d'autres affirmations ? Certainement que le Covid-19 n'aurait rien à voir avec cette mesure, parce que cela aurait concerné de nombreux pays et conduirait ce pays fermer carrément ses frontières, puisque la circulation active du virus est planétaire, reste le souci sécuritaire, qui semble plausible. Ce dernier serait lié, selon des agences de renseignement, à la normalisation des relations entre les EAU et Israël, qui aurait augmenté la menace d'attentats terroristes contre les intérêts des deux pays. Ainsi, on comprendrait mieux pourquoi certains se délectaient, des sites marocains notamment, de voir l'Algérie sur cette liste, nourrissant le délire de provoquer son isolement sur le plan international.