Ainsi, le ministre de l'Intérieur a réuni les 48 walis de la république pour parler de la « marmite nationale », en prévision du mois de ramadhan qui pointe (déjà !) le bout de son nez. Un peu comme un toubib qui ne sait pas de quel mal il souffre, le pays semble pâtir plus du remède que du mal, et pas du Covid-19 seulement. Parce qu'à contresens de la plus triviale des logiques, sous nos latitudes si particulières, tout semble «tourner» à l'envers en bas plutôt qu'en haut de la pyramide, en prenant à défaut le bon sens le plus élémentaire chez le plus érudit du peuple des «raisonnés». Au pays où l'oseille n'a pas la même odeur pour tous, «le miracle économique», du soleil de la liberté à nos jours, consiste en un «jeu de dupes» aussi inutile que scélérat : fourrer sa main baladeuse dans la poche de celui qui a un demi-douro trop usé. Sinon, comment dégoupille-t-on cet épais mystère algéro-algérien qui voudrait qu'à chaque fois que le mois de toutes les agapes pointe du nez, la mercuriale s'arrache les cheveux... à en perdre raison ? Quelle est donc cette mouche qui nous empoisonne le sang pour nous retrouver, à chaque fois, ramer contre le courant pour se fatiguer les bras et couler comme un caillou au fond d'une eau fangeuse ? Les revers auront des médailles qu'ils seront des champions olympiques sous nos cieux, avec ce paradoxe bien de chez nous : ce n'est pas notre ventre qui dépend de ce que produisent nos terres mais c'est juste nos estomacs, plus grands que nature, qui courent à perdre haleine après celui qui détient les clefs du garde-manger national. Bientôt, les Algériens vont jeûner, au sens stomacal du mot. Avec ce grand coup porté au moral avec cette foutue pandémie du Covid-19 et « l'assignation à résidence » de tout un peuple, la situation risque bien de virer au cauchemar éveillé. L'on nous susurre que des quantités «gargantuesques» de boustifaille est stockée dans les tombereaux de la république; mais pourquoi pardi ?! Alors qu'en même temps, et sous les cieux du même pays, manger à sa faim (re) devient la première priorité de l'Algérien d'en bas. Les chiffres «balancés» d'en haut nous parlent d'un pays devenu un giga bazar à ciel ouvert, sans que personne ne sache qui en est (sont) réellement le (s) propriétaire (s) ni qui contrôle un marché à enjeu capital, dans la gestion de la paix tout court. Il y a trop longtemps que le pays racle le fond de ses caisses dans l'entretien de la chaîne alimentaire nationale. Il y a, aussi, un bon bout de temps depuis que le pays ne s'est pas «auto-suffi», en matière de blé, pas celui né des entrailles de la terre, mais aussi celui caché dans des coffres-forts jamais aussi bien gardés. Avec pour seul sursis une baguette de pain garantie à tous, qui va récolter les fruits et légumes de cette «Algérie nouvelle» que l'on nous promet sous le sceptre de la nouvelle république ? Non, cette fois-ci, les grosses légumes ne seront pas servies en premier, probablement à tout jamais !