A contresens de la plus triviale des logiques, sous nos latitudes si particulières, tout semble «tourner» en prenant à défaut le bon sens le plus élémentaire chez le plus érudit du peule des «raisonnés». Au pays où l'oseille n'a pas la même odeur pour tous, «le miracle économique», du soleil de la liberté à nos jours, consiste en un « jeu de dupes» aussi inutile que scélérat : compresser la demande sociale en réduisant, jusqu'au goulot, de l'offre, provoquant du coup, une situation ubuesque où celui qui a dix sous neufs fourre sa main baladeuse dans la poche de celui qui a un demi douro trop usé. Sinon, comment dégoupille-t-on cet épais mystère algéro-algérien et qui voudrait qu'à chaque fois que la saison agricole est annoncée sous de bons augures, la mercuriale s'arrache les cheveux ; à en perdre raison ? Quelle est donc, cette mouche qui nous empoisonne le sang pour nous retrouver, à chaque fois, ramer contre le courant pour se fatiguer les bras et couler comme un caillou au fond d'une eau fangeuse ? Les revers auront des médailles qu'ils seront des champions olympiques sous nos cieux, avec ce paradoxe bien de chez nous : ce n'est pas notre ventre qui dépend de ce que produisent nos terres mais c'est juste nos estomacs, plus grands que nature, qui courent à perdre haleine, après celui qui détient les clefs du garde-manger national. A un jet de pierre du mois de tous les soucis, le poulet «vole» si haut qu'un aigle dévoreur y laisserait toutes ses plumes. La situation est si psychédélique que le pays paraît vivre sur deux planètes: l'une vivant derrière le dos de l'autre. L'on nous susurre que des quantités «gargantuesques» de poulet sont stockées dans les entrepôts, sous l'ombrelle de l'Etat, alors qu'en même temps et sous les cieux du même pays, le poulet «déplumé» se vend jusqu'à 360 dinars le kilogramme, donnant à la ménagère «dévidée» l'envie de jeûner une vie durant Les chiffres «balancés» d'en haut nous parlent d'un cheptel ovin et bovin parmi le plus importants d'Afrique du Nord, sans que personne ne sache qui en est (sont) réellement le (s) propriétaire (s) ni qui contrôle un marché à enjeu capital, dans la gestion de la paix tout court . Il y a trop longtemps que le pays racle le fond de ses caisses dans l'entretien de la chaîne alimentaire nationale. Il y a, aussi, un bon bout de temps depuis que le pays ne s'est pas «autosuffi», en matière de blés, celui né des entrailles de la terre mais aussi celui caché dans des coffres-forts jamais aussi bien gardés. Avec pour seul sursis une baguette de pain garantie à tous, qui va récolter les fruits et légumes de cette «bouhbouha» qui donne tant le tournis, sinon que ce sont toujours les grosses légumes qui sont servies en premier Importation ou pas, qu'elle vienne d'Inde, du Soudan ou même de la planète Jupiter, lors du mois des «carémeux», la viande, halal ou pas, boucanée, faisandée, braisée, panée, hachée ou surgelée, ne sera pas mangée par le peuple des «édentés», mais juste «déchiquetée» par ceux qui ont des crocs si gros!