La liste des concessionnaires ayant obtenu l'autorisation provisoire pour l'importation de véhicules neufs sera «bientôt» révélée à l'opinion publique, a indiqué le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali Braham lors d'un entretien accordé à la revue «Indjazat». Précisant que la liste inclura d'autres concessionnaires outre les sept ayant déjà reçu leurs autorisations provisoires. Le ministre a expliqué également que les marques étrangères n'en étaient pas exclues «à condition qu'elles trouvent un Algérien résidant comme concessionnaire et non pas associé». S'agissant des conditions énoncées par le cahier des charges, M. Aït Ali Braham affirme : «Nous avons décidé de limiter certaines dispositions à certains modèles seulement, notamment en ce qui concerne les quatre airbags qu'on a imposés pour les véhicules haut de gamme seulement. Quant à la surface de 6.200 m2, exigée pour les showrooms, pensez-vous que quelqu'un qui ne dispose pas de 800 m2 pour la maintenance des véhicules, est un opérateur sérieux ?», s'est-il interrogé. Selon lui, la concession exclusive à partir de la maison mère a été incluse dans le nouveau cahier des charges pour éviter que des concessionnaires revendeurs dans leur pays alimentent des revendeurs en Algérie, mais également pour éviter aux concessionnaires nationaux de s'approvisionner sur des stocks «morts» des différents marchés du monde, «sans aucune garantie». Discussions en cours avec deux constructeurs automobiles Interrogé sur les projets industriels pour la construction automobile en Algérie, le ministre a indiqué que des discussions étaient en cours avec deux constructeurs, l'un asiatique et l'autre européen. «Nous avons même installé des groupes de travail qui étudient actuellement la consistance de ces projets», a-t-il confié, ajoutant que le constructeur asiatique avait proposé également un projet de construction de bus électriques. Par ailleurs, le ministre de l'Industrie a fait savoir que l'ambassadeur du Japon lui a fait part de la volonté des entreprises nipponnes d'investir en Algérie, «selon le nouveau canevas exigeant à l'investisseur de ramener son savoir-faire et son argent, sans qu'il soit obligé de le mettre à la merci d'un associé local». «Nous voulons lancer notre machine économique dans des créneaux où nous ne serons pas sujets à des soubresauts sécuritaires ou même sanitaires. Si nous arrivons à un rythme d'attractivité qui ramènera 3 à 4 milliards de dollars par an d'investissements sérieux, le tissu industriel va remonter la pente», a estimé le ministre. Des lois permettant d'investir dans les entreprises publiques En outre, M. Aït Ali Braham a évoqué le financement de la relance industrielle du pays. Ainsi, en termes de ressources internes, «tous les capitaux dormants, sous forme d'épargne thésaurisée échappant à l'investissement public ou privé, vont être drainés avec des mesures incitatives à travers la Bourse ou les placements dans les entreprises notamment publiques». «Aussi, nous allons changer les textes de loi pour permettre à des investisseurs d'apporter leurs fonds, sans pour autant que cela soit une dette à échéance. Il faudrait également entreprendre une mise à niveau des investissements industriels existants, qui nécessitent des moyens de maintenance modestes», a-t-il expliqué. Concernant les entreprises publiques, le ministre a appelé à cesser «les nominations empiriques des dirigeants et des gestions encore plus empiriques», évoquant l'instauration de «contrats de performance établis sur un accord préalable autour de résultats à atteindre à court, moyen et long terme». «Nous sommes en train de revoir, justement, le mode opératoire pour choisir des équipes dirigeantes devant correspondre à un profil donné afin d'opérer selon un contrat de performance. Une fois ces équipes identifiées, nous pourrons discuter avec les créanciers des voies et moyens de relancer les activités pour chaque groupe et chaque filiale», a-t-il indiqué.