Alors que le mois de Ramadhan prend fin, les prix de la pomme de terre son restés élevés, jusqu'à 100 DA le kg dans certaines régions du pays. Impuissant face au diktat des spéculateurs, le ministère du Commerce dénonce une nouvelle forme de triche, celle du stockage sous terre, a dévoilé, hier mardi, le directeur de la régulation et de l'organisation des marchés au ministère du Commerce, Sami Kolli. Intervenant au micro de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, il a affirmé que le ministère du Commerce s'est pourtant «préparé suffisamment à l'avance pour le mois de Ramadhan, puisqu'un comité mixte a été mis en place au début du mois de janvier pour se réunir plus de huit fois pour s'assurer que tous les produits soient disponibles en quantités ». Sur le terrain de la réalité, c'est loin d'être le cas, puisque la pomme de terre a connu une tension durant ce mois sacré de Ramadhan. Pour ce cas bien précis, le directeur de la régulation et de l'organisation des marchés au ministère du Commerce a affirmé qu'une nouvelle forme de spéculation a été découverte : « nous avons visité l'ensemble des entrepôts de stockage et aucune anomalie n'a été relevée, mais il y a eu un phénomène nouveau auquel nous ne nous attendions pas. Cette fois-ci, la spéculation a eu lieu au niveau du sol », a-t-il révélé. Faire grimper les prix Le pot aux roses a été découvert lors des tournées d'inspection des agents des services du commerce, en collaboration avec les services de sécurité, chez les agriculteurs. « Certains producteurs et intermédiaires indélicats ont joué sur une nouvelle pratique : laisser la pomme de terre sous terre, comme c'est le cas dans la wilaya de Mostaganem, de laquelle sortait bizarrement que dix camions de pomme de terre par jour. » Une fois cette anomalie découverte par les services du commerce, «des centaines de camions ont pu se remplir et se diriger vers les marchés de gros », a révélé le directeur de la régulation et de l'organisation des marchés au ministère du Commerce. «Des poursuites judiciaires ont été lancées après la constatation de ces nouvelles infractions», a encore affirmé l'invité de la Radio, annonçant dans ce sillage que d'autres investigations sont lancées concernant, par exemple, la tension sur l'huile de table. «Le ministère du Commerce a lancé différents chantiers pour mieux réguler le marché», a souligné Sami Kolli, citant, entre autres mesures, la nouvelle loi sur la concurrence, en cours de préparation. « Plus de 50.000 commerçants entre boulangers, commerçants en alimentation générale et marchands de fruits et légumes et autres activités diverses sont mobilisés pour la permanence de l'Aïd», a indiqué Sami Kolli, précisant au passage que « 2.036 agents seront mobilisés pour s'assurer du bon déroulement des permanences commerciales, les listes des commerçants concernés par les permanences ont été établies au niveau des 58 wilayas et seront affichées dans les APC et sur le site internet du ministère du Commerce», a-t-il déclaré. « Cette année, il n'y a pas eu de congé ou de fête hebdomadaire pour les marchés de gros et les commerces. Ils ont travaillé les week-ends et ils le font avec plaisir car, il ne faut pas l'oublier, les commerçants ont eu une année 2020 difficile, où ils n'ont pas beaucoup travaillé. » Un manque à gagner qu'ils tentent de compenser, a estimé le représentant du ministère du Commerce, qui s'attend à une adhésion plus grande des commerçants. « Cette année, il y a une reprise de l'activité. Les organisations de commerçants prévoient qu'ils seront 15% de plus à ouvrir de leur propre gré, sans avoir reçu de notification pour assurer les permanences», a-t-il conclu.