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Crise au Mali: «L'accord d'Alger confronté à de dures réalités»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 27 - 05 - 2021

Le chef de la junte militaire malienne et vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu mardi l'envoyé spécial de la Cedeao à qui il a expliqué que son coup de force contre les responsables «civils» de la transition était pour déjouer «une tentative de sabotage» tout en lui affirmant qu'il les a démis de leurs fonctions.
La réunion a eu lieu à Bamako, un jour après l'arrestation du président et du 1er ministre de la transition par un groupe de militaires armés qui les a amenés de force au camp de Kati, QG de la junte militaire malienne que dirige le colonel Assimi Goïta, chef du putsch du 18 août dernier contre le président Ibrahim Boubakar Keita. Les détails de la réunion entre l'envoyé spécial de la Cedeao, Goodluck Jonathan et le colonel Assimi Goïta, ont été rapportés par la presse locale et celle internationale spécialisée dans les questions de l'Afrique. Selon ces sources, l'ancien chef des forces spéciales basées dans le centre du Mali, le colonel putschiste, a répété au représentant de la Cedeao ce qu'il a déclaré après son coup de force du lundi 24 mai dernier. Il avait affirmé qu'il a tout de suite après déchargé le président de la transition Bah N'daw et son 1er ministre Moctar Ouane « de leurs prérogatives à cause d'une tentative de sabotage ». Il avait toutefois assuré sur les médias audiovisuels publics par la voix d'un de ses hommes, que « le processus de transition suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022 ». C'est à la recherche de garanties dans ce sens que la Cedeao a envoyé mardi à Bamako une délégation avec à sa tête son médiateur pour en discuter avec les militaires. Au médiateur Goodluck Jonathan, Assimi Goïta a, selon les mêmes sources médiatiques, expliqué que N'daw ne l'a même pas consulté avant de remanier le gouvernement. «Ce qui pour lui constitue une violation de la charte de transition », est-il rapporté. Il a reproché en outre aux deux responsables de la transition de «n'avoir pas été capables de désamorcer la crise sociale» qui enfonce le Mali depuis plusieurs années. Ce à quoi Goodluck Jonathan a répondu que «la Cedeao pourrait prendre à son encontre des sanctions lors de son prochain sommet ad hoc».
Les inquiétudes de l'Algérie
Le colonel putschiste a promis au médiateur de la Cedeao de le faire rencontrer mercredi (hier ndlr) avec le président de la transition et son 1er ministre. Colonel major de l'armée de l'air à la retraite, le président de la transition, Bah N'daw, est diplômé de l'Ecole militaire interarmes malienne, de celle de l'ex-URSS et de l'Ecole de guerre de France. D'aide de camp du général président Moussa Traoré, il devient chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air à la fin des années 90 puis chef d'état-major en 2003 sous la présidence d'Alpha Moussa Konaré. Il est nommé ministre de la Défense en 2014 en remplacement de celui qui a été défait militairement à Kidal, Soumeylou Boubèye Maïga, cet ancien chef du renseignement et ancien 1er ministre de 2017 à 2019. Bah N'daw a été démis de ses fonctions de ministre de la Défense en 2015 par le président Modibo Keita mort en 77 en détention dans le camp des parachutistes près de Bamako. Le colonel Assimi Goïta a nommé Bah N'daw président de la transition en août 2020 après avoir renversé IBK. «L'Algérie suit avec une très grande préoccupation les derniers développements intervenus au Mali et souligne son ferme rejet de toute action de nature à consacrer un changement de gouvernement par la force en violation du principe cardinal de l'Union africaine en la matière», faisait savoir mardi par un communiqué le ministère algérien des Affaires étrangères. «L'Algérie réaffirme son soutien aux autorités maliennes de transition, sous le leadership du chef de l'Etat Bah N'daw, auxquelles elle n'a de cesse d'apporter un appui multiforme en vue d'aboutir au retour définitif de l'ordre constitutionnel sur la base des engagements souscrits aux termes de la charte de transition adoptée le 12 septembre 2020 et entérinée par l'ONU, l'UA et la Cedeao», a-t-il noté.
Le jour même, Sabri Boukadoum présidait une session ministérielle du Conseil de paix et de sécurité de l'UA consacrée à l'examen de la situation au Mali. «La session a discuté des voies pour l'UA de contribuer à la mise en œuvre rapide de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger et des mesures concrètes pour améliorer la situation sécuritaire, restaurer l'autorité de l'Etat, fournir les besoins sociaux de base et lutter contre le terrorisme et l'extrémisme violent», rapportait un communiqué du MAE.
«De nouvelles négociations toujours possibles»
«Il faut d'abord rappeler que l'accord de paix et de réconciliation au Mali a été obtenu après plusieurs rounds de dialogue engagé en juillet 2014 sous la conduite de la médiation internationale dont l'Algérie était le chef de file sous la houlette de M. Lamamra, l'ancien ministre des Affaires étrangères», nous rappelait hier Nadir Larbaoui, ex-ambassadeur au Caire et représentant de l'Algérie pendant plusieurs années à la Ligue des Etats arabes. Diplomate racé, connu pour sa vivacité d'esprit dans des situations «arabes» complexes et tendues, Larbaoui avait, selon des diplomates en poste au MAE, refusé à deux reprises en 2019, des portefeuilles ministériels dont celui des Affaires étrangères. Rappelé en octobre 2019 du Caire, Larbaoui a toujours fait preuve de disponibilité pour apporter éclairages et précisions nécessaires sur des questions arabes et africaines importantes. Nous l'avons sollicité hier pour expliquer ce qui bloque la mise en œuvre de l'accord d'Alger au Mali. «Les parties maliennes, gouvernement et groupes politico-militaires du nord malien, s'étaient engagés, en vertu de cet accord, à éliminer définitivement les causes de l'instabilité au Mali et à promouvoir une véritable réconciliation nationale fondée sur l'unité nationale respectueuse de la diversité ethnique et culturelle de la nation malienne», a-t-il souligné. L'accord d'Alger qui se trouve aujourd'hui, a-t-il dit, «confronté à de dures réalités, garde toute sa validité notamment sur le volet politique». Il estime que «de nouvelles négociations, certes difficiles, sont toujours possibles entre les principales parties prenantes et peuvent être engagées pour parvenir à un compromis acceptable par tous et s'incarner dans la charte nationale pour la paix prévue par l'accord d'Alger». Cela suppose à l'évidence, affirme-t-il, que «ceux qui sont censés incarner la défense nationale ne soient pas impliqués dans des luttes de pouvoir, ensuite une mobilisation des volontés internes en faisant prévaloir l'intérêt national car tous se disent engagés par l'accord mais peu sont ceux qui contribuent réellement à sa mise en œuvre, et aussi une vision ainsi qu'un déploiement diplomatique adapté et efficace loin des déclarations incantatoires, jusque-là absents, des principaux acteurs régionaux et internationaux, surtout frontaliers, eu égard aux enjeux transfrontaliers majeurs».
Selon des médias étrangers, le Conseil de sécurité de l'ONU que préside actuellement la Chine devait tenir hier, à huis clos, une réunion d'urgence sur le Mali et ce, à la demande de la France ainsi que quatre de ses membres non permanents, à savoir la Tunisie, le Niger, le Kenya et Saint-Vincent-et-les Grenadines.


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