Le manque d'oxygène dans les hôpitaux qui accueillent les malades atteints de Covid-19 était prévisible, mais cela n'a pas été d'une grande aide en matière d'anticipation sur ce plan. La wilaya de Sétif en a subi des peines immenses. Le député Nacer Batiche a sollicité l'intervention urgente du ministre de la Santé et du Premier ministre. Des nouvelles ont été amplifiées par les réseaux sociaux, provoquant la peur panique au niveau de cette wilaya et des régions limitrophes. Et, il est tout à fait normal que des voix en viennent à dédramatiser la situation pour éviter tout état hystérique qui ne ferait que compliquer davantage les choses. A commencer par le directeur du CHU de la wilaya, qui a affirmé à travers les ondes de la radio de Sétif que l'hôpital en question n'a enregistré à aucun moment une rupture totale d'oxygène. Relevant qu'il y a eu effectivement une perturbation qui a provoqué une baisse de pression du taux d'oxygène qui arrive aux malades, et qu'il y a eu des décès, mais comme on l'enregistre quotidiennement suite aux infections au Covid-19. Des infections en hausse ces derniers jours qui ont provoqué plus de décès, soulignera-t-il, tout en signalant le besoin accru en oxygène pour les malades durant cette sévère vague de contaminations. Rien d'affolant, en somme. La wilaya de Sétif a reçu dans la soirée du vendredi un camion-citerne rempli d'oxygène en provenance de Bellara (Jijel) qui est venu apaiser les inquiétudes et soulager les malades. Pour sa part, le professeur Kamel Djenouhat, président de la Société algérienne d'immunologie, a soutenu dans un entretien au même média que la situation est dangereuse mais pas catastrophique, comme le laissent entendre les discours pessimistes sur les réseaux sociaux. Non sans avouer que les services hospitaliers n'ont pas bien évalué la situation et ne se sont pas mobilisés comme il se doit face à cette nouvelle vague. Le professeur Djenouhat a également révélé qu'avec la nouvelle souche Delta, le taux d'infection pulmonaire dépassait 50%. Tout en mettant en garde les citoyens vaccinés, qui ne seraient protégés qu'à 30% pour ceux qui ont reçu la première dose, et les 70% restants ne seraient de la protection n'apparaissent qu'au bout de quinze (15) jours après la prise de la deuxième dose du vaccin. Le patient peut être vacciné deux fois, et avoir pris les doses de traitement médical, mais il sera toujours exposé à la mort avec cette nouvelle souche, a-t-il déclaré. D'où la nécessité du port du masque de protection, efficace à 90% pour éviter toute contamination, confirmera-t-il. Ajoutant que le malade qui verra l'apparition des symptômes est tenu de contacter un médecin dans un délai de trois heures. Tout en insistant sur l'importance de la vaccination, qui aurait pu baisser le taux de mortalité à 5% dans le cas où les patients auraient été vaccinés assez tôt. Dans ce sillage, il a laissé entendre qu'il avait suggéré au comité scientifique l'exploitation des espaces sportifs intérieurs et de mosquées pour la vaccination, qui a atteint en Algérie un taux entre 3 et 4 millions de vaccinés. Toujours dans ce contexte de la pandémie, le professeur Djenouhat a signalé qu'on a enregistré deux cas de nourrissons (de 15 et 0 jours) testés positifs au Covid-19, atteints aux poumons à un taux de plus de 50%. Dans ce cadre, le professeur a révélé qu'il y a une proposition pour vacciner les enfants à partir de 6 ans, une autre à partir de 12 ans et une troisième qui toucherait tous les enfants en dessous de 18 ans. Et, en guise d'appel à la précaution, le spécialiste a invité les citoyens à éviter les rassemblements lors des fêtes de mariages et toutes cérémonies, notamment celles en cours ces jours-ci pour fêter la réussite à l'examen du bac, car ces rassemblements sont sources premières des clusters du virus.