Certains élèves d'école primaire présentent des difficultés d'écriture, de lecture et parfois même de calcul. Des spécialistes pédagogiques, des enseignants et des syndicats ainsi que des associations de parents d'élèves ont, à maintes fois, tiré la sonnette d'alarme. Ils remettent en cause des programmes trop chargés qui ne laissent pas le temps à l'élève pour se perfectionner en écriture et en lecture et parfois même dans le calcul. Avec notamment des concepts qui dépassent bien les capacités d'un enfant. Ce constat ne date pas d'aujourd'hui, l'ex-ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, avait, pour rappel, reconnu la faiblesse du niveau des élèves. Elle avait déclaré lors d'une journée parlementaire sur la réforme de l'enseignement et les alternatives pédagogiques que le niveau des élèves algériens est faible en mathématiques, en culture scientifique et en compréhension de l'écrit. Les acteurs du secteur de l'Education évoquent une éventuelle restructuration de l'enseignement dans le cycle primaire. Des inspecteurs du cycle primaire auraient remis des propositions aux responsables du ministère de l'Education. La réforme proposée repose sur le retour à un cycle primaire de 6 ans au lieu de 5 ans et de consacrer les trois premières années à l'écriture, la lecture et le calcul. Ils proposent également d'introduire l'anglais dès la 3e année primaire et la suppression du préscolaire. Abdelouahab Lamri Zegar, porte-parole de l'Unpef, a affirmé que rien n'est officiel pour le moment mais, dira dit-il, «la réforme de l'école primaire est plus que nécessaire». Et de souligner que pratiquement l'ensemble des syndicats ont plaidé pour cela et ils ont exigé l'allègement des programmes et la simplification des concepts. Pour Lamri Zegar, l'enseignement à l'école primaire doit être axé essentiellement sur les principes de l'enseignement de base, l'écriture, la lecture et les mathématiques. En précisant que les insuffisances cumulées dans ces acquis principaux par les élèves du primaire entraineront inévitablement des répercussions sur le niveau lorsqu'ils accèdent aux paliers supérieurs. Il a affirmé par ailleurs que son syndicat est pour un cycle primaire de six années, ce qui permettra à l'élève, selon le porte-parole de l'Unpef, de maitriser la base de l'enseignement, tout en essayant de vivre pleinement son enfance. Il a aussi appelé à revoir la forme et le contenu très condensé du livre scolaire des élèves du primaire. En ce qui concerne le projet visant l'introduction de l'anglais dès la troisième année primaire, le porte-parole de l'Union a affirmé que son syndicat est favorable à cette proposition. «L'anglais est une langue scientifique dominante, au-delà de son universalité, c'est une langue qui a une suprématie sur Internet, notamment en matière de plateformes technologiques, scientifiques, culturelles et économiques». Et d'affirmer : «cela ne veut pas dire qu'on doit abandonner la langue française, on doit par contre préserver cet acquis, connaitre et maitriser plusieurs langues est un atout indéniable». Le représentant du bureau du d'Oran du Syndicat national des directeurs des écoles primaires (Snadep), M. Abdelaziz Bettecha, s'est dit pour la réforme en urgence de l'école primaire. En précisant que son syndicat est pour une restructuration du palier qui garantira un enseignement et une école publique de qualité. Il a affirmé que le Snaped est pour l'introduction de l'anglais dès la troisième année du cycle primaire, «car il s'agit bien d'une langue universelle et une langue des sciences». Il a affirmé également que son syndicat est pour la suppression du préscolaire du fait qu'il n'est pas généralisé à l'ensemble des écoles. Fatiha Bacha, vice-présidente de l'association des parents d'élèves, qui avait revendiqué le retour à l'ancien système de six années d'enseignement à l'école primaire, a espéré que «ces suggestions précieuses et significatives seront prises au sérieux». Ce que proposent les inspecteurs de l'enseignement primaire est le retour à l'ancien schéma de l'enseignement du primaire, c'est-à-dire à 6 ans. L'introduction de la langue anglaise, à partir de la troisième année, avec un volume horaire qui n'excède pas une heure. Les inspecteurs ont également proposé de se contenter d'enseigner aux élèves pendant la première phase de l'enseignement primaire (les première, deuxième et troisième années) la lecture, l'écriture, le calcul et l'éducation islamique. Et d'inclure le reste des matières telles l'histoire, géographie, éducation civique et éducation scientifique pendant la «deuxième phase» c'est-à-dire les quatrième, cinquième et sixième années. Et aussi de se concentrer sur toutes les différentes activités visant à développer la pensée et l'intelligence de l'élève.