La menace du stress hydrique s'amplifie au fil des semaines qui passent sans voir un ciel clément. Dès le mois de décembre dernier, cette menace se faisait déjà sentir chez les habitants, les agriculteurs, notamment de plusieurs wilayas qui ont introduit des demandes pressantes auprès du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs pour l'accomplissement de Salat Istisqa. Leurs appels à l'accomplissement de cette prière rogatoire ont été entendus et la prière de l'Istisqa a été accomplie à deux reprises en l'espace d'un mois : le lundi 21 décembre et le samedi 22 janvier, mais la situation pluviométrique n'est pas des plus optimistes, du moins jusqu'à cette première moitié du mois de février. Maintenant, l'inquiétude gagne les responsables du secteur qui appréhendent des difficultés, pires que l'année dernière, dans l'approvisionnement des populations en eau. Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hosni, a présidé une réunion de son secteur, mardi dernier, afin de faire face aux problèmes qui résulteraient de ce stress hydrique, à commencer par l'élaboration d'un plan d'urgence pour approvisionner les populations. Prévoit-on dans ce sens d'aller vers la solution la plus facile, et la plus dure à supporter par le citoyen, en l'occurrence les plans de rationnement de la distribution d'eau potable ? Si les barrages restent à des niveaux bas, il n'y a pas de solution miraculeuse autre que le rationnement de la distribution d'eau ou davantage de recours au dessalement de l'eau de mer. L'été dernier déjà, on a évoqué comme argument au recours à la mise en place d'un « Programme de distribution visant la sécurisation et l'optimisation de la ressource en eau », la baisse de la pluviométrie enregistrée durant les trois dernières années (cette année sera, donc, la quatrième consécutive), qui a provoqué un déficit dans la quantité d'eau superficielle stockée dans les barrages, engendrant pour la wilaya d'Alger une perte dans le volume de production de 340.000 m3/jour. Dans ce même contexte et la même période, le président de la République a donné des orientations pour procéder, dans les plus brefs délais, au lancement de projets de dessalement d'eau de mer dans l'Est, l'Ouest et le Centre du pays. Des projets pouvant s'élever à 5 grandes stations d'une capacité de production de plus de 300.000 m3/jour chacune. Soulignant dans ce cadre, la nécessité de poursuivre la coordination entre les secteurs de la Défense nationale, de l'Energie, de l'Agriculture et des Ressources en eau en vue de mettre en place une stratégie efficiente et définitive à même de résoudre la crise de l'eau. Au mois d'août 2021, le ministère des Ressources en eau avait annoncé que 6 stations de dessalement d'eau de mer seront réceptionnées « au plus tard vers la fin de l'année 2021», ce qui laisse croire qu'on n'aurait pas à trop s'inquiéter en matière d'alimentation des foyers en eau. Le Ramadhan est à nos portes, ainsi que l'été qui arrive au galop, dans des circonstances toujours marquées par une faible pluviométrie, ne donne pas une grande marge de manœuvre pour d'autres explications qui chercheraient à justifier tout retard sur ce plan. Selon les spécialistes, il faut s'adapter à ce climat qui va conditionner nos vies dans un futur totalement ouvert au réchauffement climatique qui modifie durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes.