Les conséquences redoutées de la faible pluviométrie que connaît l'Algérie depuis maintenant quelques années se révèlent, aujourd'hui, préjudiciables pour la population. Les perturbations en termes d'alimentation en eau potable deviennent de plus en plus prononcées dans quasiment toutes les wilayas. Face à cette situation, les responsables du secteur semblent évasifs sur la question des restrictions en matière d'approvisionnement en eau potable. Le recours au rationnement de l'eau s'est invité plusieurs fois dans le débat, comme seule alternative pour économiser de l'eau. Or cette « option » est, semble-t-il, exclue, du moins pendant le mois de Ramadhan. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - D'ailleurs, après en avoir évoqué la nécessité, les représentants du secteur optent finalement pour un dispositif moins drastique. Le premier responsable des ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, a assuré à ce propos, jeudi dernier, que le programme d'alimentation ininterrompue en eau potable de la capitale et des wilayas limitrophes sera maintenu pendant le mois de Ramadhan. Ces propos contredisent, ainsi, les déclarations du directeur général de l'Algérienne des eaux, Hocine Zair, qui avait déclaré, peu de temps avant, qu'un «programme de distribution allait probablement être mis en place après la fin du mois sacré ». Il a justifié le recours à cette option par « le taux de remplissage des barrages dont le niveau national a baissé à 44% des capacités d'exploitation». Un état de fait qu'il a qualifié « d'inquiétant ». Compte tenu du stress hydrique qui marque le pays, le DG de l'ADE avait parlé de la nouvelle politique du secteur visant à faire de l'économie d'eau, « de sorte à la distribuer de manière plus ou moins équitable à travers tout le territoire ». Les raisons de ce revirement semblent liées à « des études d'évaluation des potentialités hydriques disponibles, et des résultats des rapports élaborés par des cadres du secteur concernant les travaux de consolidation des eaux superficielles et d'extension de quatre stations de dessalement de l'eau de mer », a souligné Mustapha Kamel Mihoubi. Au lieu de mettre en place des restrictions draconiennes en matière de distribution d'eau potable, les responsables du secteur choisissent d'accélérer les programmes inhérents à l'exploitation des eaux non conventionnelles issues du dessalement de l'eau de mer. Les 73 forages hydrauliques réalisés depuis l'été dernier et le programme complémentaire d'urgence pour la réalisation de 100 autres forages entrent également en compte dans l'optique de pallier le stress hydrique. Le département des ressources en eau tente, à travers cette décision, de rationaliser l'offre et la demande. Chose qui, selon plusieurs spécialistes, deviendra de plus en plus difficile à réaliser compte tenu du fait que l'Algérie est de plus en plus affectée par des cycles de sécheresse. Plusieurs localités de la capitale et des autres wilayas souffrent, depuis plusieurs mois, de coupures de façon répétée. Certaines régions ont été privées d'eau potable pendant des jours, tandis que pour d'autres, les coupures se faisaient à intervalle régulier. Beaucoup de ménages ont alors été obligés de ressortir les vieilles citernes. M. Z.