Désormais, c'est le retour à la politique de sécurisation des approvisionnements par les pays structurellement importateurs de blé, qui rappelle une pression similaire vécue récemment lors de la crise sanitaire. Cette fois-ci, la guerre entre la Russie et l'Ukraine, qui représentent à eux deux 30 % des exportations mondiales de blé et d'orge, a d'ores et déjà provoqué une pression sur la demande qui a tiré vers le haut les prix sur le marché mondial des céréales. Dans cet environnement, l'Algérie, qui compte parmi les plus importants importateurs de blé dans la région, reste momentanément épargnée des contrecoups de cette nouvelle crise. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a affirmé dimanche à partir de Souk Ahras, où il se trouvait en visite de travail et d'inspection, que l'Algérie «dispose d'un stock de céréales suffisant jusqu'à la fin de l'année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial». Soutenant dans ce contexte que «malgré les fortes pressions au niveau du marché mondial sur cette matière, l'Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales». Très rassurant, le ministre a indiqué que l'Algérie disposait d'un «stock de sécurité» de céréales qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière, soulignant que la campagne moisson-battage se déroule généralement entre juin et juillet, ce qui permet, selon lui, de garantir l'approvisionnement normal en céréales malgré la crise mondiale actuelle. Rappelons dans ce sillage que l'Algérie, contrairement à d'autres pays clients de la Russie ou de l'Ukraine, a diversifié ses sources d'approvisionnement en blé et se trouve, ainsi, en position de force pour importer cette matière là où elle se trouve disponible et au prix du marché. Bien évidemment, en matière de sécurité alimentaire, rien ne peut remplacer la production nationale. Dans ce cadre, M. Henni a souligné que la filière des céréales constituait «une priorité pour le gouvernement et que de grands efforts sont faits par son secteur pour augmenter les capacités de production de céréales à l'échelle nationale», précisant que les objectifs essentiels du secteur s'appuient sur le développement de l'agriculture dans les wilayas du Sud. Selon le ministre, la wilaya de Souk Ahras, qui compte près de 150.000 hectares de terres agricoles, est l'une des régions aux potentialités importantes notamment dans les filières des céréales, de l'élevage bovin et de la production laitière, appelant les responsables locaux à l'expansion des superficies agricoles irriguées à travers le forage de puits et la création de structures hydriques de différentes formes.