En ces temps de ramadhan sacré, les Algériens vaquent à leurs préoccupations, certains focalisent sur la cherté de la vie, d'autres s'intéressent aux évènements et mutations que connait le monde ou simplement ils sont embarqués dans un quotidien avec ses hauts et ses bas, mais quasiment tous façonnés comme à l'accoutumé par la ferveur du temps et la piété du moment ; mais cette année en plus de cette caractéristiques, ils se sont trouvés contraints de s'intéresser au scandale de l'arbitrage du match retour Algérie-Cameroun qui n'a pas seulement faussé le résultat d'un match, mais a voulu l'élimination d'une grande nation de football en réalisant l'exploit de commettre au moins cinq fautes fatales. On est le 29 mars 2022, le seul responsable qui doit répondre de ses actes est bien l'arbitre. A-t-il commis cette catastrophe délibérément ou par une succession de décisions malheureuses et involontaires ? Professionnellement, on le présente comme étant un arbitre compétent, pressenti pour officier lors de la Coupe du monde, cette appréciation est de toute évidence de nature à nous pousser à croire à la manœuvre frauduleuse et à la mauvaise intention à moins que la réponse est qu'il n'était pas en possession de ses capacités pour des raisons que nous ne pouvons deviner. Quoi qu'il en soit, l'affaire est actuellement au niveau de l'instance suprême du football la FIFA, qui a la responsabilité légale, morale et dont la réaction tout en conditionnant l'avenir des compétitions mondiales du football à tous les niveaux, dévoile sa position, son intégrité et surtout sa légitimité. Son patron a, ces derniers jours, parlé des gains financiers que la FIFA a engorgés sans évoquer le moindre du monde les scandales d'arbitrage et les simulacres de gouvernance que certaines confédérations se rendent coupables au détriment du développement du football et de l'éthique sportive ou de l'éthique tout simplement. La FIFA n'est pas une organisation économique dont l'essence et la raison d'être est le profil financier, le profit est dans l'émancipation et le développement du football et les valeurs de la fraternité, l'honnêteté, le fairplay, la solidarité et tout ce qui est de nature à rapprocher les peuples et non pas les opposer, la compétition sportive est l'occasion de connaitre l'autre et non pas vouloir l'éliminer par n'importe quel moyen. La FIFA a la responsabilité d'être le garant de l'honnêteté de tout le processus, elle a la responsabilité ultime, en aucun cas, elle ne peut rester spectatrice et se contenter de se justifier par le recours à l'application stricte pour ne pas dire bête et méchante de règles désuètes et de procédures d'un autre temps. En effet, il fut un temps où la décision de l'arbitre était indiscutable et c'était compréhensible et totalement claire et logique car tout simplement on ne pouvait pas affirmer ou infirmer sa décision, on était obligé de lui faire confiance et on mettait les manquements et les ratages sur le compte de l'erreur humaine. Maintenant, la donne est tout autre, on a la VAR « Video Assistant Referee » qui permet à l'arbitre en cas de situations litigeuses de s'y référer. La règlementation cite les quatre cas de recours qui sont : vérification de la validité d'un but siffler un penalty ou pas sanctionner ou pas par un carton rouge - procéder à la vérification de l'identité d'un joueur à exclure ou avertir. L'enregistrement à la disposition de l'arbitre l'est aussi pour tout usage ultérieur, une commission spécialisée peut toujours l'utiliser pour s'assurer de la validité de la décision de l'arbitre sans toutefois se prononcer sur sa moralité, et il est tout à fait clair que la dite commission peut sans la moindre difficulté statuer et sans le moindre risque d'erreur car les enregistrements peuvent restituer les différentes phases de jeu, les différentes postures et avec des ralentis qui restituent la réalité de l'action sans que les limites de la perception humaine peuvent intervenir pour altérer la justesse de la décision. De ce qui précède, il devient plus qu'évident que le recours de la FAF auprès de la FIFA ne peut et ne doit être considéré comme difficilement acceptable et qu'il est peu probable que le score du match scandale soit annulé parce qu'un arbitre l'a décidé alors que les images sont là et elles expriment le contraire. Accepter cette logique est très dangereux, non pas pour l'équipe nationale algérienne, mais pour l'avenir du football mondial. Accepter que même avec des preuves que la VAR met à la disposition des instances garantes de l'équité et honnêteté des compétitions, la décision de l'arbitre reste inviolable et frappée de sacralité, poserai sérieusement la question sur la position de la FIFA et fera date dans l'histoire du football mondial et surtout donne un message clair à tous les apprentis véreux, à tous les arbitres sans foi ni loi que l'impunité est de rigueur et que tout est permis. Faites autant de massacres que vous voulez, vous êtes intouchables et là, une question nous interpelle : pourquoi cette impunité ? Parallèlement à ce désastre éthique et surtout structurant, il y a lieu également de se poser la question de l'utilité de la VAR en soi si ses enregistrements ne sont pas pris en considération en cas de litige. Pourquoi se contraindre à faire un investissement, quoi que qu'on dise, il est assez onéreux, et faire appel à des prestataires étrangers pour finalement ne pas le prendre en considération dans le cas des situations litigeuses. Une question ou plutôt la question à laquelle il est plus qu'important d'y répondre. Pour finir sans clore, nous disons que dans le cadre de cet article, un seul point a été soulevé, l'utilité de la VAR, il est clair que l'affaire en comporte d'autres points que ne nous voulons pas citer car ils ne sont pas de notre compétence, les instances spécialisées, les journalistes d'investigation, l'opinion publique algérienne et internationale témoins de la mascarade arbitrale et du silence de la FIFA sont mieux outillés pour les exposer. Le silence et le manque de réaction de la FIFA est plus qu'intrigant, comme s'il n'y a de crimes que lorsque la victime se plaint, le constate en flagrant délit n'est pas suffisant pour intervenir. Comment comprendre cette situation ? Comment admettre un résultat d'un match alors que les spectateurs présents au stade, les téléspectateurs devant leurs écrans, les connaisseurs et néophytes de la balle ronde sont unanimes sur les égarements de l'arbitre ? Tout le monde a vu et s'est indigné à l'exception des officiels de la FIFA qui sont encore en train d'étudier, comme s'il y a quelque chose à étudier, d'ambiguë, de pas assez claire, de zones d'ombre, de possibilités d'interprétation. Messieurs les responsables de la FIFA votre image, votre notoriété, votre intégrité sont à l'épreuve, le peuple algérien et le monde vous observent, ça dépend de vous, de la justesse de votre réaction et de votre décision. Il est à déplorer le silence observé mais il est toujours temps de se rattraper. Etre présent au Qatar c'était un désir, un rêve maintenant c'est un droit que le grand BELMADI a réalisé en mobilisant ses valeureux guerriers pour hisser très haut les couleurs nationales, mais un soi-disant arbitre a volé la joie de tout un peuple, reste à savoir: est-ce qu'il a agi seul ou il n'est que l'exécutant de la basse besogne d'un commodataire ? La réponse à qui profite le crime éclairera le secret de l'affaire, parce qu'il s'agit bien d'un crime à l'encontre de l'Algérie et de la noblesse de la compétition sportive. L'histoire nous jugera tous et le pardon n'est pas pour tous.