Samedi dernier, nous évoquions le recours de certains médecins traitants à des prescriptions médicales non autorisées sur le marché des médicaments engendrant souvent des conflits d'ordre administratif et médical entre les malades et la caisse nationale des assurances sociales (CNAS). Une autre problématique exaspère les patients assurés, les officines pharmaceutiques et les services de la CNAS. Il s'agit des mauvaises écritures de certains médecins traitants privés et publics, qui remettent des ordonnances illisibles au terme des consultations de leur malade. En effet, il arrive parfois aux services de la CNAS et officines pharmaceutiques de ne pas déchiffrer convenablement la nature des médicaments prescrits par les médecins traitants, ce qui pose un sérieux problème aux assurés sociaux et leurs ayant droits de se faire rembourser par les centres payeurs de la CNAS. Des pharmaciens refusent de délivrer des médicaments quand il s'agit d'ordonnances très mal prescrites pouvant entraîner des conséquences nuisibles à la santé des patients si elles sont mal interprétées par les pharmaciens au moment de la délivrance des médicaments. Contacté sur ce sujet, le sous-directeur des prestations de l'agence CNAS de Tlemcen, Salim Rahmoun, explique que « les médecins-conseils de la caisse sont les seuls habilités à juger si les ordonnances médicales prescrites aux patients par les médecins spécialistes et généralistes sont lisibles ou non. Ils sont obligés de vérifier aussi les ordonnances incomplètes où les signatures des médecins sont carrément illisibles et peuvent refuser ou rejeter des ordonnances dont la contenance est illisible, afin d'éviter tout risque d'atteinte à la santé de nos assurés sociaux et leurs ayants droits. De l'ensemble de ces erreurs dues à une ordonnance illisible, la moitié concernerait la posologie indéchiffrable ou encore la façon de prendre le médicament. La CNAS ne peut donc tolérer aucun document de prescriptions médicales illisible, pour l'intérêt de ses assurés sociaux. Un grand nombre de médecins généralistes et spécialistes conventionnés avec notre caisse délivrent à leurs patients des ordonnances médicales sous forme électronique. Les ordonnances médicales imprimées ne laissent guère de doute sur la nature des médicaments prescrits, contrairement à celles écrites à la main ». A l'heure de l'informatique et la possibilité de remplacer l'ordonnance usuelle sous forme papier par une version électronique, certains médecins traitants n'ont pas encore modernisé leur cabinet en utilisant les micros ordinateurs. Bien au fait de la problématique, Abdelghani Châabane Sari, président de l'ordre des médecins assure qu'il faudrait faire impliquer tous les professionnels pour exiger des praticiens de répondre à cette exigence et ce dans l'intérêt des patients, des pharmaciens et de la caisse de la sécurité sociale. « C'est fini le temps de l'ordonnance classique manuscrite. Pour prescrire un médicament à son patient, le médecin peut utiliser un micro-ordinateur de la taille d'un bloc d'ordonnances au lieu de prendre son bloc d'ordonnances habituel. Il peut ensuite imprimer l'ordonnance et la remettre au patient. Cette démarche nous évitera pas mal d'erreurs de prescriptions médicales », dit notre interlocuteur. « Devant le phénomène, le conseil de l'ordre est d'accord pour dire qu'il faudrait introduire les prescriptions électroniques. Les ordonnances illisibles sont responsables de beaucoup de réclamations effectuées auprès de certaines officines pharmaceutiques. Des actions de sensibilisation ont été et seront menées pour tous les médecins adhérents de notre organisation pour les inciter à recourir à l'informatisation de leurs prescriptions médicales », estime Dr. Sari. Pour sa part, un pharmacien de Tlemcen souligne que «certaines ordonnances illisibles sont impossibles à décoder ». « Parfois nous sommes obligés d'appeler un médecin pour vérifier une ordonnance, mais on perd du temps pour se pencher sur les effets secondaires, l'interaction entre les médicaments, les risques d'allergies, . Les risques d'erreurs sont donc bien réels », assure notre interlocuteur.