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Gestion des collectivités locales : va-t-on vers de nouveaux réflexes ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 22 - 09 - 2022

Ce n'est pas trop rabâcher le sujet, si l'on insiste à le remâcher. C'est justement pour faire démontrer que toute la République, ses politiques, ses projets, sa survivance reposent
sur les territoires que gèrent en premiers responsables ces walis.
C'est du récent mouvement opéré dans ce corps que s'inspire la présente. 16 nouveaux walis, remplaçant 16 autres limogés et 10 permutation doit avoir un objectif. Redynamiser les localités ou simple redéploiement?
Ceci serait une précaire tentative de brosser de l'intérieur l'engrenage psychique de ce personnage complexe. Mais l'essentiel reste cependant ce côté visible et latent de l'exercice des fonctions de wali. Tous ont les mêmes gestes. Ils sont tous presque pareils. Les mêmes réflexes. D'où l'impératif de changer de mode de gestion,de tempérament et surtout d'actions.
Les uns apprennent des autres. Les nouveaux ne sont en fait que des projets en cours d'éclosion. Ils sont la copie identique parfois zélée des pratiques que leur ont incrustées ceux auprès de qui, croyaient-ils avoir appris le métier. Chacun garde en filigrane le modèle d'un maître à penser ou d'un maître à châtier. Ainsi ils font subir à leurs subalternes ce qu'ils ont enduré, lorsqu'ils n'étaient que de simples embryons de wali. Ils prennent une sorte de revanche sur un début de profession, en retransmettant l'excès d'autorité, l'obséquiosité et l'air hautain dont ils faisaient objet.
L'on ne sait par quel miracle une volte-face les enivre, à ne plus les reconnaître, au premier jour du poste de wali. Changement de coordonnées, d'attitude, de mine. L'on sent dedans une opiniâtreté implacable triturant leur nouvel être en leur chuchotant : «ça y est, vous êtes wali ! Imposez-vous !» Et voilà qu'ils se sentent baigner dans une euphorie inespérée et adieu les anciens collègues, les amis, l'entourage sans intérêt et parfois la famille.
Tous ont le même ordre du jour. Visite de chantier, inauguration, pose de la première pierre, distribution du logement, réunion du conseil ou de l'assemblée populaire de wilaya, dépôt de gerbes et recueillement, cérémonies d'hommage et don d'attestations, quelques photos et l'Etat leur semble-t-il à fait ainsi ses devoirs . Encore qu'en ces derniers temps un pli qui se généralise est devenu un préalable protocolaire. Agiter un fanion pour donner « le coup d'envoi » à n'importe quoi. Un flot de solidarité, une affectation d'ambulance (ça nous rappelle Ould Abbés), un goudronnage de p'tit tronçon routier, un travail d'hygiène etc... ces manœuvres trop populistes maintenant connues de tous et à défaut de réflexion, font le menu du jour. Secouer ce fanion comme un juge de touche à n'importe quelle action qui pourrait se faire sans ce folklore qui n'ébahit d'ailleurs nul autre que ceux qui sont autour ; est une image d'un album à déchirer. Miteux, mesquin, imposteur, frigide, modique est, ce mode de gestion. A qui voudrait-on faire croire que ce wali agitateur, faux calme est entrain d'œuvrer ? Et puis, toutes ces façon d'agir des walis tant en leurs sorties, festivités, honorifications et autres manifestations du genre ne sont inscrites dans aucun manuel de gestion. Le même poste, appelé autrement ou diversement dans d'autres pays, préfet, gouverneur, hakem; n'est nullement astreint à l'exercice de ces tribulations spécifiques à nous. On ne voit pas le préfet des Bouches du Rhône aller tirer un rideau et couper un ruban pour quelques classes , ou le Hakem ou gouverneur de Sousse ou de tataouine les bains superviser, organiser, et faire un plan de travail pour toutes les journées nationales ou internationales. Ils travaillent, point barre. Chose qui nous incite à sérier dorénavant l'étude de poste du wali. Que doit-il faire de palpable ? Une autre question pertinente qui vient tarauder tout esprit en comparaison : un préfet quelconque de la métropole est-il capable de gérer l'une de nos wilayates ? Un wali de chez nous est-il apte à administrer avec ses habitudes, ses réflexes, ses cortèges un quelconque département français ? Je dirais que le premier va échouer au premier jour, le second va s'adapter et leur imposera ses habitudes, ses réflexions et ses humeurs.
C'est pour toutes ces raisons qui n'ont plus raison d'être dans le schéma de cette Algérie dite nouvelle, qu'il est nécessaire d'opérer une véritable ablation de ces pratiques beaucoup plus populistes qu'efficaces et rentables. Un wali qui sort en grand tintamarre, en cas d'inondation, bottes de chantier,casque, gilet imperméable et reste pantois devant les ouvriers qui sont ,corps et âme à l'œuvre ; que peut-il faire? Donner des ordres techniques, leur montrer le comment déboucher un caniveau ou manipuler un poclain ? Juste du cinéma.
Aussi est-il dommageable de constater chez eux ces écart dans le respect des horaires que l'on s'efforce d'imposer aux autres sans toutefois se voir à leur tour astreints à leur application. S'ils prennent cette idée d'arriver toujours en retard sur un horaire événementiel dont la fixation était de leur propre chef, croyant ainsi se faire d'avantage valoir, ils doivent savoir que c'est là, aux yeux des tiers; qu'une excentrique pratique qui discrédite toute autorité de l'Etat au nom de qui ils agissent. Ne pas arriver à l'heure indiquée n'est qu'une indécence institutionnelle qui fragilise son auteur. Cela traduit également une incapacité à savoir gérer son temps, ses agendas et ses rendez-vous.
Le pire ennemi du wali pourrait être sa personne. Son ego. Son orgueil. L'aveuglement et l'oubli qui frappent certains ne sont en fait qu'une distanciation d'un passé qu'ils redoutent encore. Ils ne savent plus distinguer entre les anciennes et les nouvelles relations. Ils subissent une pathologie qu'expliqueraient, par subconscience, un refus de certains repères et un défaut d'assurance en soi.
L'ascension baroque de certains personnages insipides et ombrageux les fait immédiatement tournoyer la tête pour prendre des allures si comme ils sont nés walis. Cette pathologie de l'oubli à bon escient se diagnostique dans la fouille d'un passé que l'on refuse, que l'on tente de ne pas recouvrer, peut-être toujours pas bon à s'en rappeler. Elle va plus loin ; dans un commencement de transhumance familiale, un début professionnel malmené, un bureau réduit et barré et un chef gueulard et impérieux. Le déni des siens, l'exclusion d'une tranche de vie et l'hyper-orgueil ne sont pas les ingrédients indispensables d'une bonne recette pour une bonne gouvernance ou une sereine vie.
L'Algérie a besoin non pas de carriéristes qui n'ont de pêche que d'enjoliver une trajectoire le plus souvent insignifiante, mais de « fennecs » administratifs qui ne se leurrent pas aux premières lueurs de ce qu'ils prennent pour un radieux avenir , qui n'ont nul lien à la patte que; l'exploit, l'abnégation, la compétence et le savoir continuer à être humble. Ils est de ces gens de l'espèce, walis qu'ils sont ; qui ont perdu leur citoyenneté pour l'avoir volontiers troquée contre un uniforme mal porté, un poste mal-assumé. Ils s'oublient à se considérer comme simples individus et jouissent à jouer le rôle de Monsieur le wali. Ayez cette faculté d'écouter, d'observer en silence et en toute modestie ceux pour qui vous êtes là. Faites l'impossible pour combattre l'ego qui peut habiter certains d'entre vous et pensez à ce jour où vous serez comme tant d'autres débarqués. Si vous vivez là une tranche de carrière, croyez également que celle-ci n'est que dérisoire, précaire et révocable à tout moment. Rêve ou cauchemar ; c'est à vous seuls d'en faire l'un ou l'autre.
Il etait souhaitable,car pragmatique, que dans le récent mouvements de ce corps, l'on aurait affecter aux postes du grand sud notamment au niveau des nouvelles wilayas des walis ayant déjà officié au grand nord et aux principales villes? L'ex wali d'Alger qui passe populairement pour un « bosseur» serait bien à In Guezam au lieu de Blida , périphérie algéroise. Ils sont censés ainsi donner en conséquence plus de tonus pour ces zones considérées comme espace d'entrainement et d'apprentissage du métier. Le critère à petite wilaya, p'tit wali et son contraire doit disparaître devant le principe d'égalité des territoires. Ou bien, l'on tombe sans le dire dans la supériorité d'une classe de fonctionnaires sur une autre. Personne n'est indispensable pour telle fonction, à tel endroit. Bien au contraire, on a vu de grandes villes dirigées par peu de compétences, plus de léthargie et moins d'engouement et de punch. Chose qui fait malencontreusement dire à certains que telle wilaya est plus grande que le wali qui la gouverne. On a imprimé ce sentiment chez le citoyen gratuitement juste pour pérenniser la main mise du premier collège. On verra bien, s'ils ne se désistent pas prenant la chose comme une sanction. De telle manière qu'ils auront le management nécessaire acquis dans le remous dynamique des grandes agglomérations pour l'injecter dans ces départements en manque d'ardeur et d'énergie de développement. Pourquoi pas ne verra-t-on pas des ex-ministres nommés walis dans les grandes villes ? Sachant qu'à ce niveau là ; personne n'est spécialiste d'une chose ou expert en une autre. Ça reste toujours une mission régalienne et républicaine. Y a eu pourtant dans un passé récent, des walis promus ministres puis renommés walis, puis ministre pour l'un d'eux. Avoir ainsi un ancien ministre comme chef de l'exécutif d'une wilaya donnerait une certaine prestance à la fonction et faciliterait la fluidité du commandement et de l'approche populaire ne serait-ce que par le cachet politique déjà acquis.
Un wali qui ne bat pas le pavé, qui ne fait même pas un tour, à pied dans le périmètre tant de sa résidence que de son siège, est un wali de paperasse et de délégation d'attributions. Car parfois c'est dans ses alentours ou plus près de ses parages qu'existent des signes d'insalubrité urbaine, des clôtures aveugles, des monticules inertes, des rues défoncées, une municipalité boiteuse. C'est dire directement que la fonction du wali doit être reconceptualiser totalement.
Le pays n'a pas besoin aussi de carriéristes, qui viennent se vautrer sur le sofa de la république une fois atteint « el wilaya » oubliant outrageusement leur provenance ou leur ex-indigence statutaire. Le pays n'a pas uniquement des chefs de daïra à promouvoir à de tels postes. Il n'y a pas d'exclusivité matricielle. Y a bien des cadres opérant dans les divers secteurs nationaux et aguerris au commandement de leurs tâches.
L'autre pivot sur lequel repose tout l'élan du développement local est bel et bien le chef de l'exécutif communal. Le maire. Un personnage totalement effacé, ne servant que comme déversoir de la colère populaire. Il est toujours mis au-devant de la grogne et des crises locales sans avoir la moindre clé de pouvoir manipuler un semblant de solution. Il est en permanence sous le marteau de sa population et sur l'enclume du wali via le chef de daïra, qui n'a aucune raison d'exister, n'étant pas une institution constitutionnelle. C'est justement cette situation kafkaïenne qui doit connaître une radicale réforme .
Changer c'est bien, braquer le regard sur de nouveaux réflexes d'action c'est mieux.


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