La surcharge des classes est le point noir de cette rentrée scolaire qui intervient après la pandémie de la Covid-19 et la levée des mesures sanitaires. Notamment, l'abandon du système d'enseignement par groupes et le retour au système ordinaire. Bien que le ministre de l'Education ait rassuré les partenaires sociaux et les organisations de parents d'élèves, en annonçant une rentrée scolaire la plus normale possible, les syndicats notamment ceux que nous avons contactés, hier, ont affirmé le contraire. Ils étaient unanimes à affirmer que cette rentrée scolaire a été « très difficile et complexe ». Le porte-parole de l'UNPEF, Abdelwahab Lamri Zegar, a affirmé à notre journal que du point de vue de la forme « la rentrée scolaire s'est déroulée le plus normalement possible », mais, dit-il, dans le fond, les différents syndicats et les parents d'élèves ont soulevé beaucoup de problèmes, notamment en matière de surcharge des classes. Il dira que le Conseil national de l'UNEPF se réunira les 12 et 13 du mois en cours où il sera question de faire une évaluation exhaustive sur les conditions et problèmes relatifs à la rentrée scolaire. Djahid Hirech, chargé de la Communication au Syndicat national des travailleurs de l'Education (SNTE), a affirmé que la surcharge des classes, d'ailleurs prévisible, est le point noir de cette rentrée scolaire. Pourtant, affirme-t-il, le ministre de l'Education s'est montré rassurant quelques jours avant la rentrée scolaire. Pour ce qui est de la surcharge des classes, M.Hirech a précisé qu'il faut s'entendre sur le taux de surcharge des classes, plutôt sur une référence. Pour les responsables du département de M. Belabed « on ne doit pas dépasser 40 élèves par classe, mais pour les syndicalistes et les enseignants il ne faut pas plus de 30 élèves par classe ». Et de rappeler « nous avons appris, lors des sessions de formation lors de l'introduction de l'approche par compétence que pour réussir cette approche et pour assurer un enseignement de qualité, le nombre d'élèves en classe toléré est de 20 élèves, au maximum 25 élèves. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Nous avons des classes qui comptent plus de 40 élèves dans certains établissements », dira-t-il. Une semaine après la rentrée scolaire « des chalets ont été installés dans des écoles à l'est d'Alger pour résoudre le problème de la surcharge des classes », explique notre interlocuteur. Il dira que son syndicat avait proposé au ministre de l'Education en prévision de cette surcharge de maintenir le système d'enseignement des groupes au profit des collégiens et des lycéens. Et de faire fonctionner les écoles primaires avec le système classique « mais notre proposition n'a pas trouvé écho », dit-il. Les syndicats que nous avons contactés ont tous affirmé que cette rentrée 2022-2023 intervient après une phase de crise sanitaire sans précédent, la Covid-19 qui a duré près de 3 ans, où tous les projets notamment ceux relatifs à la construction des infrastructures étaient soit à l'arrêt ou réalisés avec une cadence très lente. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, à notre journal en affirmant que la crise sanitaire qui a duré 3 années, a bouleversé cette rentrée scolaire. Il dira que cette année est exceptionnelle avec des carences dont certaines ont été déjà vécues dans un passé récent. L'on cite, dit-il, un sérieux problème d'encadrement, plus précisément un déficit de personnel éducatif dans tous les postes. « Des enseignants sont parfois sollicités pour effectuer des missions purement administratives », dira-t-il et d'évoquer le recours excessif au recrutement des contractuels. Ainsi que le manque de moyens matériels, tel que les tables et les chaises ainsi que les outils dits scientifiques. En matière de surcharge des classes, M. Boudiba a affirmé que cette année est exceptionnelle. « La surcharge des classes a touché pratiquement toutes les wilayas, avec entre 40 et 60 élèves par classe». Il dira qu'au jour d'aujourd'hui, des parents n'ont toujours pas inscrit leurs enfants qui ont raté leur année, « pour la première fois » dans certains établissements, faute de place pédagogique.