Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ali Aoun, a fait état, lundi depuis Blida, de la levée de la majorité des obstacles qui entravaient la concrétisation des projets de l'industrie pharmaceutique, qui s'étaient posés aux personnes souhaitant investir dans ce domaine. En marge d'une visite d'inspection à la wilaya de Blida, Ali Aoun a indiqué que son département ministériel «avait œuvré à la levée de la majorité des obstacles auxquels faisaient face les personnes souhaitant investir dans le domaine de l'industrie pharmaceutique et des équipements médicaux». Selon le ministre, la majorité de ces obstacles «sont fictifs et illégaux ayant pour objectif de bloquer l'investissement dans ce domaine pour encourager l'importation», soulignant l'impératif de «dépasser plusieurs obstacles pour développer l'industrie pharmaceutique et couvrir les besoins nationaux». Aoun a également appelé, à cette occasion, tous les investisseurs à «défendre leurs droits et dénoncer chaque anomalie au ministère de l'Industrie pharmaceutique pour y mettre un terme et demander des comptes à ses auteurs». Se félicitant de l'évolution du marché des médicaments en Algérie, le ministre a souligné que les médicaments de fabrication locale couvraient actuellement près de 60% des besoins du marché national, un taux qui devrait augmenter à l'avenir après l'entrée en service de plusieurs nouvelles usines, notamment celles spécialisées dans la fabrication des médicaments destinés aux cancéreux et aux malades chroniques. A l'entame de sa visite, le ministre a procédé à la mise en service de l'unité d'assemblage des stylos d'insuline à Boufarik relevant des laboratoires «Novo Nordisk», fruit d'un partenariat algéro-danois, avant de se rendre à l'entreprise «Expensimed», sise à Diar El Bahri dans la commune de Beni Mered, spécialisée dans la fabrication des bandelettes d'auto-surveillance glycémique, et qui est l'une des entreprises ayant bénéficié d'autorisations exceptionnelles pour poursuivre son activité après avoir rencontré des obstacles que le ministre a évoqué au cours de cette visite. Après avoir inspecté une unité de distribution relevant du Groupe Saïdal dans la zone industrielle Ben Boulaid, le ministre a plaidé pour la révision de la stratégie commerciale du groupe en vue de réaliser l'équilibre dans la distribution, avant de visiter le siège de la filiale du groupe «Tabuk Pharmaceuticals» spécialisée dans le développement des médicaments génériques de qualité supérieure. Les stylos à insuline disponibles à des prix réduits L'entrée en production de l'unité de production de stylos à insuline de Boufarik (Blida), relevant des laboratoires Novo Nordisk, «va contribuer à une réduction sensible de leurs prix, tout en assurant leur disponibilité», a affirmé le ministre de l'Industrie pharmaceutique. «Cette nouvelle unité est le fruit d'un partenariat algéro-danois. Elle va permettre une baisse de 1000 DA à l'unité, dans le prix des stylos à insuline destinés aux diabétiques, avec une qualité analogue à celle des stylos importés», a indiqué le ministre à l'inauguration de cette usine, en compagnie de l'ambassadrice du Royaume du Danemark en Algérie, Vanessa Vega Saenz. Il a assuré que l'entrée en production de cette unité industrielle, dont la production est estimée à 60 millions de stylos/an, de même que la mise en service de l'usine de production d'insuline d'Oued Smar à Alger, à la fin du mois courant, au plus tard, «vont contribuer à réduire la facture d'importation de ces stylos de plus de 40 millions d'euros/an, parallèlement à la réduction des charges des Caisses de sécurité sociale». Ali Aoun a aussi souligné la contribution attendue de ces nouvelles structures de production dans la «couverture de 45% des besoins du marché national, durant l'année en cours, avec une prévision de satisfaction de la totalité des besoins nationaux en 2024», estimant qu'il s'agissait là d' «un acquis important pour l'Algérie dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, qui est en plein essor». A terme, le ministère de l'Industrie pharmaceutique vise à «produire de l'insuline localement et non se contenter de celle des stylos», a ajouté Aoun, estimant que cet «objectif est réalisable, grâce à l'entrée en service de la 2e unité de l'usine de Boufarik». Il a également souligné la «haute technologie» exploitée par cette usine, comptant parmi les huit (8) usines relevant des laboratoires Novo Nordisk à travers le monde, dont celle de Tizi-Ouzou. Par ailleurs, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a imputé le retard dans la mise en service de cette unité à «certaines parties» visant à «encourager l'importation de ces stylos, au même titre que ceux qui ont causé l'arrêt d'activité de l'usine de production de flacons d'insuline de Constantine, en 2012, qui approvisionnait les hôpitaux en la matière». «Le temps des combines dans le marché des médicaments en Algérie est révolu», a averti le ministre. Une opération de restructuration pour Saïdal Le ministre a également annoncé le lancement de l'opération de «réorganisation et restructuration» du Groupe Saïdal en vue de recouvrer sa place sur le marché des médicaments en Algérie». Aoun a fait savoir que le lancement de la «réorganisation et restructuration de ce groupe public intervient en application des instructions du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui accorde un intérêt particulier à ce dossier». «Il est grand temps de procéder à la réorganisation et à la restructuration de ce groupe en vue d'en faire une locomotive pour l'industrie pharmaceutique en Algérie afin de couvrir tous les besoins du marché national et mettre, ainsi, un terme à la dépendance aux laboratoires étrangers», déplorant la situation dans laquelle se trouve le groupe à cause de «certaines parties qui l'ont détruit». Le ministre a également déploré le fait que Saïdal qui couvrait 45% des besoins du marché national ne couvre actuellement que 2%, faisant état d'une baisse conséquente en termes de médicaments produits par le groupe de 350 à 50 médicaments. Dans le cadre des efforts de développement du Groupe Saïdal, le ministre a ordonné la «révision des salaires des travailleurs» pour «appliquer une nouvelle grille à partir du mois de mars prochain». Par ailleurs, M. Aoun a annoncé l'ouverture d'une enquête pour repérer la destination des médicaments anticancéreux produits par le groupe.