L'ambassadeur d'Algérie en France, Saïd Moussi, a rejoint son poste à Paris mercredi dernier, confirmant le dégel des relations bilatérales algéro-françaises. Dès le lendemain de son arrivée à Paris, M. Moussi a renoué avec ses activités diplomatiques, en s'entretenant avec la secrétaire générale du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Marie Descôtes, avec laquelle il a abordé les prochaines échéances bilatérales, a indiqué jeudi l'ambassade. «La rencontre a été l'occasion de faire le point sur les prochaines échéances bilatérales dans le cadre de l'agenda politique convenu entre les hautes autorités algériennes et françaises», a souligné la même source. Rappelons que M. Moussi avait été rappelé sur ordre du président Tebboune, avec effet immédiat, le 8 février dernier, pour consultations dans le sillage de l'exfiltration d'une ressortissante titulaire de la double nationalité algéro-française par les services consulaires français depuis Tunis. Ce retour de l'ambassadeur à son poste a été précédé par des signes annonciateurs de la fin d'une brouille diplomatique qui aura duré une cinquantaine de jours. Notons dans ce contexte que le 22 mars dernier, dans une interview accordée à la chaîne qatarie «Al Jazeera», le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait qualifié les relations algéro-françaises de « fluctuantes», et avait indiqué, en réponse à une question sur un éventuel retour de l'ambassadeur d'Algérie à Paris pour reprendre ses fonctions, que ce retour «n'est pas à exclure», compte tenu de la forte communauté algérienne établie en France et de la nécessité d'»assurer les missions consulaires pour la prise en charge de ses préoccupations». Deux jours après cette sortie médiatique, soit le 24 mars, le président de la République «a informé son homologue français, lors d'un entretien au téléphone, du retour prochain de l'ambassadeur algérien à Paris». Un entretien téléphonique entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron qui a levé «plusieurs ambiguïtés» concernant cette affaire d'exfiltration qui a suscité des dissensions dans les relations bilatérales», selon un communiqué de la présidence de la République. C'était l'occasion également pour les deux présidents de convenir du «renforcement des moyens de communication entre les administrations des deux pays, afin d'éviter que de telles situations ne se répètent. Cet échange entre les présidents des deux pays a permis d'aplanir le différend, et aborder d'autres questions d'intérêt commun, dont les enjeux régionaux de stabilité, en particulier la lutte contre le terrorisme au Sahel. Les deux présidents ont également abordé «les relations bilatérales et les différents moyens de concrétiser (la Déclaration d'Alger), signée entre les deux pays lors de la visite, en août dernier, du Président Macron en Algérie», a indiqué la même source. Aussi, la prochaine visite d'Etat du président Tebboune en France a été évoquée au cours de l'échange téléphonique entre les deux présidents, mais aucune date n'a été fixée officiellement pour cette visite, qui se prépare. De son côté, à la veille d'une tournée en Afrique en février, le président français Emmanuel Macron avait clairement laissé entendre qu'il allait continuer à «avancer» dans la perspective de renforcer la relation de la France avec l'Algérie au-delà des polémiques. Il s'est dit confiant de poursuivre son chemin de raffermissement des relations algéro-françaises, malgré l'impact qu'avait causé l'»affaire Bouraoui». «Je sais pouvoir compter sur l'amitié et l'engagement du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Nous avancerons là aussi», a-t-il, d'ailleurs, estimé.