Le ministre de l'Habitat a été bien avisé pour affirmer à Blida que dorénavant aucune cité urbaine ne sera habitée avant que les équipements publics ne soient aménagés. Son engagement ferme concernerait d'abord les ensembles AADL, mais il a aussi laissé entendre qu'à l'avenir, l'aménagement urbain aura à connaître une nouvelle politique. Les assurances données par le ministre de la Ville viennent à point nommé pour que l'érection de cités nouvelles gagne en harmonie avec les nécessités et les besoins élémentaires de la population. La pression démographique, l'exode rural, les tares des décennies noires avec la parallèle de l'amélioration du niveau de vie ont induit une demande locative sans commune mesure face auxquels l'Etat devait répondre en urgence et parer au plus pressé. Bon an, mal an, l'articulation urbaine ne s'est toujours pas faite avec des convenances urbaines avec de surcroît une difficile reconversion du vivre ensemble. Avec près de trois millions de logements construits en un temps relativement court, offrir une nouvelle vie à la population n'est pas une œuvre aisée. La situation était telle que la priorité était d'abord accordée à la multiplication des gîtes. La faiblesse de tous les moyens matériels et humains ne permettait pas la concrétisation d'une vision large pour asseoir l'ensemble des règles urbanistiques obligatoires. Face au problème, les autorités publiques ont dû procéder par à-coups pour affronter les cascades de difficultés liées au transport, à la santé, à la scolarité et à d'autres mesures d'accompagnements nécessaires pour un adéquat cadre de vie. Aujourd'hui, l'environnement est le grand sujet de l'heure. Il ne se limite pas à une question d'air sain à respirer. Il est d'abord un partage intelligent et moderne de l'espace commun. Ce ne sont pas les toits des demeures qui en constituent sa base. Bien au contraire et à l'opposé, ils ne sont que le couronnement d'un urbanisme harmonieux.