Les «évènements climatiques extrêmes survenus récemment dans plusieurs pays et régions, notamment les inondations, les vagues de chaleur, les feux de forêts et la sécheresse, ont été prévus dans le dernier rapport du GIEC», a déclaré hier Pr Noureddine Yassaa, commissaire aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3. «C'est la première fois que le GIEC a établi un lien direct entre ces évènements climatiques extrêmes et le changement climatique. Bien sûr, il y a le Sommet de l'ONU qui va faire une évaluation par rapport à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), dont ceux en relation avec la lutte contre les changements climatiques et l'accès à l'énergie propre», ajoute l'intervenant. Selon lui, ce sommet «arrive à mi-parcours», parce que les objectifs de développement durable «ont été adoptés en 2015 pour remplacer les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)». «Il va y avoir une évaluation de ce qui a été atteint parmi les 17 ODD et par rapport aux moyens mis en œuvre, notamment la mobilisation des financements. Il y a aussi un autre agenda très important qui est l'ambition climatique qui concerne comment lutter contre ces changements climatiques», explique encore M. Yassaa. L'intervenant rappelle le «discours fort» du SG de l'ONU. «Avant de parler de changements climatiques et de réchauffement global, maintenant on parle de bouleversement climatique et de chaos climatique, voire même l'effondrement climatique qui est la traduction par les médias francophones de «breakdown» climatique, pour expliquer que nous sommes dans une phase très grave qui appelle à des actions concrètes lors du Sommet de l'ONU», note l'invité de la Chaine 3. Interrogé sur les périodes de canicule de cet été, l'intervenant explique qu'elles sont «proportionnelles au degré de réchauffement». «Plus un incrément d'augmentation de température, plus les phénomènes climatiques, en particulier les plus extrêmes, deviennent de plus en plus fréquents et de avec de grandes intensités. On est pratiquement à 1.1, 1.2 degré Celsius de réchauffement. Selon les différents scénarios, notamment les plus pessimistes, si on dépasse 1.5 °C on risque de voir disparaître certaines villes. On a vu, par exemple, la ville de Derna en Libye avant et après les inondations». Selon l'expert, les «deux rives de la Méditerranée» sont concernées par ces risques. «On a vu Derna en Libye dans la rive sud, après que les inondations ont touché la Grèce dans la rive nord. C'est un phénomène qui est pratiquement généralisé un peu partout en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique.» Pour lui, la région de la Méditerranée est «classée hot spot climatique, c'est-à dire où les risques sont les plus importants où l'on va observer à la fois plusieurs phénomènes comme la sécheresse, les vagues de chaleur, les incendies et les inondations». «D'ailleurs, un point important va être abordé lors du Sommet de l'ONU c'est comment renforcer la résilience climatique et comment y faire face pour réduire les vulnérabilités. Certains pays ont les moyens de s'adapter alors que d'autres encaissent les conséquences très graves», affirme encore Noureddine Yassaa.