L'ensemble des succursales et des banques publiques n'arrivent pas à assurer à leurs clients l'achat de devises, l'Euro et le Dollar; surtout l'Euro, le motif, c'est le manque de liquidités et la pénurie des imprimés. Parallèlement au marché informel, les chefs de banques informelles dictent leur loi. Depuis plus d'un mois, l'Euro a atteint la barre de 145 da (petites sommes) et 146 (grande somme) à la vente et à 149 et 150 da à l'achat au marché informel. Cette flambée dictée par une conjoncture politique et économique du pays, n'est pas sans conséquence sur les lobbies de l 'économie informelle aux abois depuis que la banque nationale a pris des décisions restrictives pour faire face à un trafic à grande échelle qui obéit à une seule logique, celle de la fuite des capitaux et les exemples sont tellement nombreux avec un chiffre alarmant qui s'élève à 1500 milliards qui viennent d'être transférés illégalement vers les pays de l'Europe et du Golfe par des entreprises étrangères installées au pays et qui se sont spécialisées dans ces transactions illégales du change de devises à partir des banques informelles. D'ailleurs, devant l'ampleur du phénomène, une enquête approfondie a été ouverte dernièrement par les services concernés au niveau du territoire national. D'autres mesures ont été également prises à tous les niveaux pour contrôler le flux de la devise en circulation. Les chefs d'agences du tourisme ne savent plus à quel saint se voue, puisqu'ils sont confrontés à d'épineux problèmes relatifs aux différents contrôles dans les ports et aéroports par les services des douanes qui leur exigent systématiquement la somme déclarée en compagnie des documents y afférents, faute de quoi, le détenteur d'une somme supérieure à 500 Euros, sans justificatif, sera soumis à la réglementation en vigueur, c'est-à-dire la saisie de toute la somme non déclarée assortie d'une amende, et au pire des cas, si la somme est supérieure au seuil toléré, le mis en cause sera traduit devant la justice .Ce week-end dernier, la tension était perceptible au marché informel de la devise. Les banques informelles en compagnie des cambistes font la loi au niveau des différents points de ventes, notamment au marché de Medina Djeddida, le centre ville, dans les magasins du soi disant fabrique des clés à la rue Kerras Med au centre ville près du consulat général d 'Espagne ainsi qu'au marché Michelet. « L'Euro est très demandé par les chefs d'agences de tourisme, les directeurs des SARL import-export ainsi que les différents responsables à haute échelle qui raflent à tout moment toutes les sommes disponibles en devise en Euro et en Dollar, pour les transférer illégalement vers d'autres cieux », nous a avoué un cambiste. Evoquant la pénurie des imprimés spécifiques et exclusivement délivrés par la banque nationale et le manque de liquidité, les banques observent une panne sèche dans le change. Parallèlement au marché informel, les directeurs des banques informelles dictent leur loi et les lobbies passent à la vitesse supérieure pour glaner le maximum de devises. Du tac au tac, la mère des banques sur instruction du ministère des finances et du gouvernement impose un filtre pour juguler le phénomène qui vient de prendre de l'ampleur avec la création des banques informelles connues par leurs propriétaires, notamment les trafiquants d'or, de drogue spécialistes dans le blanchiment d'argent, d'où la crise de la "bourse d'Algérie" et la panique qui s'en est suivie dans le segment de l'import export, à en croire certains cambistes rencontrés au niveau du marché de Medina Djeddida. « Il y a de grands réseaux basés dans les capitales européennes et ceux du Golfe qui interceptent de grosses sommes et les achètent au prix fort, c'est-à-dire que le change est déjà fait à notre détriment », avoue un cambiste vraisemblablement au fait des cours de l'Euro. Selon notre même interlocuteur les nouveaux cours de la devise sont praticables même dans les contrées éloignées du pays à travers les circuits du marché informel. Autrefois les gens préféraient venir à Oran car le cours de l'Euro était assez élevé. Avec la crise, ont retrouve le même taux de change partout en Algérie, seulement à Oran l'Euro est toujours disponible et à n'importe quelle heure. Lors d'une prestation télévisée, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait abordé le sujet de la surévaluation de la devise sur le marché parallèle en pointant du doigt" les banques informelles, la contrebande, et le commerce illicite". Il avait alors précisé que l'Etat ne pouvait pas déclarer une guerre frontale contre cette mafia et pègre, préconisant du coup un démantèlement progressif des filières de trafic de devises et de fuite des capitaux. Le message est bien passé puisque la banque nationale en première ligne, ferme les vannes sans causer des dégâts collatéraux en privant le citoyen du droit au minimum de change, toléré par la loi. Du discours à la méthode. L'étau semble se resserrer sur les lobbies de l'Euro. Place à la fermeté, surtout à la transparence.