Bien que nous soyons indésirables, en notre qualité de journaliste sur les lieux du change, nous avons néanmoins pu échanger quelques furtifs propos avec des « cambistes » du noir à la place « Du baray ». Les quelques personnes que nous avons pu contacter, ont exprimé leur joie après la chute de l'Euro. Cette aubaine vient gonfler nos bénéfices »déclare l'un deux et révélant que « les taux augmentent quand les devises chutent, c'est là loi du marché ».La place « Belayachi Abdelkrim (ex-Du Baray), très connue pour être le lieu de prédilection des cambistes, est en pleine effervescence à l'annonce de la dégringolade de l'unique monnaie européenne. La raison étant que cette baisse arrange les détenteurs de billets, conditionnée par les variations monétaires, selon un jeune qui continue d'expliquer que « lorsque l'Euro baisse, la demande augmente au même titre que le taux appliqué »,il reste a indiquer que ces derniers jours, l'Euro à connu une dévaluation de l'ordre de 50 dinars (0.5%),passant de 12.80 à 12.75%sur le marché parallèle. Cette chute, par conséquent, ajoute un autre cambiste, qu'elle arrange les cambistes, dont les fournisseurs demeurent dans l'anonymat .A la question de savoir qui sont les fournisseurs ? , nos interlocuteurs changent de ton et se dispersent en ma lançant cette dernière phrase « nous n'avons plus rien à vous dire ». Hier, plusieurs cambistes exhibaient, les liasses de billets, l'un de ces jeunes aux yeux scintillants, nous indique que « le marché parallèle est conditionné par la demande mais également par les exportations illégales de devises vers l'étranger ; à ce sujet également lance un autre cambiste « tous les jours que Dieu fait , des personnes activant dans la contrebande, arrivent à faire passer à travers les frontières aériennes ou terrestres , de fortes sommes de devises grâce à la complicité de certains douaniers et autres policiers qui empochent quelque billets en contrepartie de leur silence , au cours de la conversation ,un autre jeune nous fait savoir que beaucoup de bureaux similaires existent dans les grandes villes ,très au fait de spéculations monétaires, voire des variations exercées au niveau des bourses ,il nous indique que même le billet vert, le dollar américain ,a connu une légère baisse ,précisant que cette situation est favorable aux spéculations étant donné que la grande majorité des clients sont des personnes exerçant dans le commerce parallèle .Dans la foulée, il nous apprend que depuis le 28 mars de cette année, l'euro ne cesse de chuter, il était à 10.34 puis a atteint les 11.30, tout en discutant ,le jeune nous explique que l'allocation touristique bloquée par l'Etat et qui est de l'ordre de 130 euro (achetés à 15000 dinars dans le cours officiel des banques et à 16575 dinars au marché parallèle arrange les cambistes du noir, car la clientèle est formée d'affairistes ou commerçants du « cabas » qui demandent des sommes quelque soit le cours, tous les jours, ils viennent acquérir entre 200 et 300 euros supplémentaires nécessaires à leur visite en famille ou seuls. Allant plus loin dans ses révélations, un autre jeune nous indique que bien, que le taux des devises qu'ils appliquent, il reste est bien plus élevé par rapport aux taux appliqués par les banques, les clients de toutes les catégories affluent sans rechigner, et même des cadres exerçant au sein des institutions de l'Etat y achètent de ces devises. Une révélation de taille, nous a été faite par l'un de ces jeunes cambistes ;certains fournisseurs de devises occupent des postes dans des sphères insoupçonnées de l'Etat ;pour ne pas s'impliquer, ils chargent des intermédiaires pour le transport de fortes sommes à travers le monde du change parallèle, qui demeure très complexe et reste financé par des accointances avec des personnes influentes, résidantes, ce marché informel de la devise nuit à l'économie nationale ,et reste actif en face d'un laxisme qui ne veut point dire son nom, de la part de ceux qui sont censés la défendre.