Les grandes villes vivent quotidiennement avec des faits divers, et la propagation du banditisme. Rien que au cours de la première semaine du mois de juin, on a enregistré, le braquage d'une bijouterie à l'avenue de Sidi Chahmi, dont le propriétaire a été violement blessé, un agent du quotidien ‘'Ouest Tribune'' s'est fait agressé et délesté d'une importante somme d'argent. Un commerçant qui a quitté la banque avec une somme de 700 millions, a été agressé à la cité de la Lofa, un autre à la zone industrielle. A Mostaganem, à Tlemcen comme à Sidi Bel Abbes l'ampleur de la criminalité est apparente. À la saison de l'été, nos villes reviennent à la case départ, avec le banditisme. Les citoyens ont pris leurs habitudes depuis plusieurs années, de se prévenir de la criminalité qui n'a cessé de prendre progressivement de l'ampleur : Agressions, braquages, vols de voitures, trafic de drogue etc. Ils se cloitrent derrière leurs maisons à partir de 18 heures. Les plages ne sont que rarement fréquentées par les paisibles familles. Cette criminalité des agressions corporelles au niveau des agglomérations de nos villes ne cesse de croitre, les chiffres des victimes enregistrés au niveau des urgences médicales et chirurgicaux parlent, et inquiètent ou indignent. Ces chiffres ne sont d'abord qu'une approche partielle d'un phénomène, dont des pans entiers peuvent nous échapper ou au contraire nous aveugler. C'est surtout au moyen d'une analyse un peu détaillée de la nature des origines et mécanismes des crimes, délits et infractions, et des institutions qui les répriment, qu'on est plus ou moins éclairé. Le banditisme touche toute la ville. Les chiffres sont inquiétants, mis en perspective, ces chiffres montrent d'abord une nette augmentation de la criminalité générale, entre 2000 et 2011. Agressions, meurtres, CBV, braquages, vol de véhicules, trafic de drogue, l'infanticide, le parricide et si nous pouvons inclure le suicide etc. sont les crimes et délits les plus répandus. Oran a réuni tous les ingrédients à savoir la clochardisation de la cité par les milliers de constructions illicites et ses ‘'habitants'' inconnus venus de différentes régions, difficile à contrôler. A regarder de plus près, deux éléments devrait pouvoir renforcer cette inquiétude de la population. Tout d'abord, la grande part que s'octroie la criminalité qui était avant la moins grave, la délinquance, qui verse aujourd'hui dans le crime, et le crime organisé, plus de délinquance juvénile, fini le temps du vol à la tire ou à la roulotte. En plus, ce que livre l'analyse du pourcentage de gravité, qui met tout le monde en extrême alerte. C'est la propagation de la drogue et des barbituriques, des informations qui circulent faisant état que certains pharmaciens par crainte servent aux délinquants ce genre de comprimés. Commercialisation du stupéfiant, presque tous les délinquants se livrent à ce genre de trafic. Oran est devenu le carrefour de la drogue depuis la grande affaire des neuf cent kilos de kif en 1999. Affaire Zendjabil, et qui demeure à nos jours une énigme. Oran par exemple qui était une ville hautement protégée, hautement propre, durant des décennies, est devenu une ville infréquentable et a commencé à virer vers l'inconnu depuis la fin des années quatre-vingt dix, où une nouvelle génération inadaptée à toutes les formules de la société civile. L'exode rural, a marqué Oran en noir, la crise du logement, le renvoi de l'école. Une page noire dont tous les élus de la ville et les walis qui se sont succédé sont responsables de la clochardisation, et du climat d'insécurité d'Oran. Et surtout la justice, dont l'exécution des peines de mort suspendue, a vraiment encouragé les criminels à agir et les délinquants à utiliser des armes blanches. La criminalité dans nos villes a pris des dimensions graves. La délinquance juvénile présente une vraie menace à l'ordre public, le port d'arme blanche est devenu une mode chez les adolescents et les jeunes et une nécessité pour se défendre chez les adultes. Les statistiques sont formelles, mais aucune étude sérieuse sur le phénomène n'est sur la roulette ! Le code pénal clair et net, le port d'arme blanche est un délit qui entraine à son auteur une peine d'emprisonnement. Or, aujourd'hui rares sont les citoyens qui ne portent pas sur eux une arme prohibée. Ceci dépassait l'imaginaire quand des groupuscules se baladent avec des armes sous marine (fusil à harpon) utilisaient pour les agressions corporelles et les atteintes aux personnes. Hachettes, épées, poignards, ‘'Bouchia'' etc. Laissant le paisible citoyen se cloitrait chez lui dès la fin de la journée ! Un vrai banditisme s'acharne sur nos villes, après la démocratisation des services de sécurité, dont combien de fois des policiers eux même font l'objet de menace de la part des délinquants et criminels. Fini le temps des rafles de police et des contrôles d'individus, où presque trois fois par semaine les policiers interpellent les suspects pour des examens de situation. A cette époque, le port d'un couteau était assorti d'une poursuite judiciaire et condamnable de prison ferme. Cependant les lois n'ont pas changées, mais les procédures et leur stricte application qui sont mises en index. Le vol demeure le mobile principal, ça a commencé par le vol à la tire, puis par les agressions corporelles pour soutirer un portable ou arracher des boucles d'oreille pour se terminer par le grand banditisme et les meurtres. Si on compare le nombre des victimes reçues dans les urgences médicales et le nombre des auteurs des agressions arrêtés, nous trouverons une large différence. On a constaté que parmi les victimes bon nombre qui ne porte pas plainte, selon ces cas, c'est une perte de temps, » au commissariat on vous dit si vous rencontrez votre agresseur appelez nous » (C'est ce système policier qui doit changer). D'autres préfèrent se venger elles-mêmes de leurs agresseurs. Une troisième partie, ne désire plus se présenter aux commissariats, puisque selon sa déclaration, les policiers font courir la victime plusieurs jours avant d'enregistrer sa plainte. (Fait confirmé). Mais dans tout cela, les citoyens, ignoraient qu'il existe un corps de :-Police de la police- à qui il faut s'adresser en cas d'abus enregistré au niveau des suretés urbaines. L'insécurité dans des zones chaudes et quartiers populaires est aussi constatée. Rarement les policiers sont visibles et s'ils se montraient c'est en voiture qu'ils patrouillaient. Plusieurs fois quand une victime interpellait un policier, ce dernier l'orienta vers le commissariat, pendant ce temps les agresseurs ou les voleurs disparaissent dans la nature. L'autre conséquence qui a favorisé le banditisme en plein jour. A voir que ces agresseurs sont armés d'épées, de hachettes, poignards, fusils à harpon et bombes de lacrymogène, alors que les agents de l'ordre public ne peuvent utiliser leurs armes de service contre toutes cette armada, ça donne à réfléchir. Autant ne pas porter l'arme dira un ancien criminologue qui nous apprend aussi que le délinquant ou le criminel en notre temps jouit de la « démocratie » plus que le bon citoyen, il ajoute que notre police ou gendarmerie a brulé des étapes pour en arriver là où le délinquant doit être ménagé sans qu'il soit ‘'cravaché'' s'il refuse de cracher le morceau et avant sa présentation au parquet il est dirigé vers le centre médical pour consultation, pour voir s'il n'a pas été maltraité. Nous traversons actuellement un renversement des valeurs, bien que le chômage perdurait, la vie pour la jeunesse n'est plus cool, la crise du logement qui persiste, tout cela n'est pas un prétexte qui pousse à la délinquance et la criminalité. Aucune sensibilisation de l'opinion publique à ces faits n'est active, les scandales financiers, la corruption, les abus de biens sociaux, la manipulation des marchés aux procédures non conformes, la dilapidation des biens, la corruption administrative, les détournements de fonds, les agressions corporelles, le trafic de drogue qui gangrène partout dans la ville, le braquage en plein jour, le crime organisé et les C.B.V. Le citoyen devant ce phénomène ne saisit pas très bien tous les mécanismes. Car bon nombre de criminels dont la vie porte par ailleurs tous les signes de la respectabilité, bénéficiant ainsi d'une sorte de discrétion. En outre, la répression de ce type de crime, échappe souvent aux procédures classiques. Bien sur aucune société au monde ne vit aujourd'hui sans acte délinquant mais aucune non plus jusqu'à présent n'y a apporté une réponse idéale. On voit bien poindre des idées nouvelles notamment le déplacement de la répression vers la prévention, mais ces idées, sont largement dépassées chez nous, et encore cela non plus ne va pas sans risque. Car la suspicion se déplace alors vers un repérage des ‘'délinquants en puissance''. Or une telle notion n'existe que statistiquement, outre qu'elle requiert un outil informatique très sophistiqué. Bien que le cas d'un individu qui a été jugé la semaine dernière par le tribunal de Tighennif, wilaya de mascara, pour le chef d'accusation de vol d'un pantalon ‘jean' a écopé de deux années de prison et 50 000 da d'amende. L'auteur pourra t-il récidiver ? Impossible diront bon nombre de citoyens. Cette situation enfantée durant la décennie quatre-vingt dix, n'a à ce jour pas trouvé une analyse dans le bon sens. Le code pénal et celui des procédures pénales demeurent dans leur état, sans révision générale. La condamnation à mort est effective sans exécution de jugement. La propagation de la drogue et des barbituriques n'est plus un tabou. Presque tous les quartiers possèdent leurs dealers et ce poison commence à toucher des lycées mêmes. Ainsi la criminalité étouffe nos villes.