En ce mois de carême, tout le monde se plaint de la chaleur qui sévit et de ses conséquences sur l'état de santé et particulièrement les personnes âgées et les malades chroniques. La flambée des prix est une situation fastidieuse qui pèse de tout son poids sur les familles démunies, laquelle est considérée conjoncturelle et ne dure que pendant le mois de carême, mais ce qui est dur à supporter, c'est la situation sociale délétère qui perdure, c'est la souffrance d'une famille dans une baraque tropicale, ce genre d'habitation censée être banni à jamais depuis des décennies. En effet, à si Abdelmoumène, un village dans la commune d'Ain-Bouchekif, où les membres d'une famille subissent la pauvreté et la misère dans une baraque dite tropicale dont la date de construction remonte aux années 1950, elle n'est branchée ni au réseau d'assainissement ni à celui de l'AEP. Jadis, ces baraques en tôle servaient de classes pour les enfants des « indigènes » qu'étaient nos parents, en 2011 des algériens y habitent encore dans des conditions inhumaines. La vie dans un taudis est plus clémente, du moment qu'il n'y a pas le risque de l'amiante de ciment. Cette carcasse métallique, un « four » en été, un « congélateur » en hiver, sous laquelle vivent des citoyens de l'Algérie indépendante dans l'indifférence totale des pouvoirs publics. Au moment où ces algériens subissent les conditions de vie les plus pénibles voire délétères, le maire se fait changer les voitures 4x4 avec l'argent du contribuable. Le chef de famille a refusé de faire un commentaire, il a peur que son interlocuteur soit l'un des oreilles baladeuses du Maire. Méfiant même après avoir décliné notre qualité, il s'est contenté de dire avec consternation « je suis là à attendre la clémence de Dieu le tout puissant, qu'ils gardent leurs logement. J'ai passé plus de deux décennies sous cette tôle». Un logement des plus modestes le soulagera avec ses enfants de leur souffrance qui dure depuis plus de vingt ans.