Une centaine de vendeurs de friperie ont tenu, dans la matinée d'hier, un sit-in devant le siège de la wilaya d'Oran, pour exprimer leur grande colère et peur suite à la décision prise par le gouvernement, d'interdire l'importation de la friperie. En effet, et selon certains protestataires, que nous avons rencontré au niveau du siège de la wilaya, la grande majorité des vendeurs de la friperie sont des pères de famille, qui vont voir le gagne pain filer sous leurs yeux, après cette décision prise par le gouvernement. B.M., un homme de 48 ans nous précisera qu'il active dans ce domaine depuis plus de 20 ans, et qu'il ne sait pas faire autre chose à part vendre des vêtements issus de la friperie. « Maintenant je ne sais pas ce que je vais faire » nous dira notre même interlocuteur. A ce moment là, un groupe de protestataires nous ajoutera que même le marché de l'habillement pour hommes, femmes et enfants est mobilisé par une certaine catégorie de commerçants, et leurs revenus et économies ne va pas leur permettre de rentrer dans ce monde de commerce d'habillement neuf. Plus grave encore, certains d'entre eux ont tenté de louer des magasins pour commencer à travailler dans ce commerce du prêt à porter pour homme et femme, mais ils ont rencontré plusieurs obstacles, dont celui de la cherté de la location des locaux commerciaux. L'un d'entre eux nous précisera qu'il a tenté de louer un magasin, mais le propriétaire lui a exigé 23 mois d'avance, à raison de 35 mille DA par mois. Avec ces protestataires figuraient une dizaine de pères de famille démunis, des clients à eux, qui nous ont précisé qu'ils ne pouvaient pas se permettre d'acheter de nouveaux vêtements pour eux, leurs femmes et leurs enfants. K.A. un simple employé de la commune d'Oran nous précisera qu'il travaille avec l'APC d'Oran dans le cadre du DAIP, et qu'il n'avait pas un très bon salaire. Sa femme est une femme au foyer et il a 03 enfants. « En ce qui me concerne, je n'achetais que des vêtements de la friperie, mais à ce que je vois, on ne pourra plus dans les jours à venir. Donc au lieu d'acheter 03 pantalons pour mes enfants, je ne pourrais plus n'acheter qu'un seul » répliquera notre interlocuteur. Enfin, les commerçants de la friperie demandent au gouvernement algérien de revenir sur sa décision et ré-autoriser l'importation et la vente de la friperie.