Il n'avait que 18 ans et avait un bel avenir devant lui, mais par une journée assez chaude du 25 juin 1990, Mohamed Redha verra sa vie basculer à tout jamais, puisqu'il a été victime d'un accident « bête » de la plage de Sidi-El Mejdoub, où il descendit se baigner avec des amis. Il se rappel juste des premiers instants et puis rien du tout, c'est le trou noir, quand il se réveille, il est dans un lit d'hôpital entouré des membres de sa famille et de quelques infirmiers. Comme tous les jeunes de son âge, Reda était un beau gosse, il aimait attirer le regard des autres et il se rappelle qu'il a tenté un saut piqué du rocher fantôme, sa tête heurte le bas fond et il est victime d'une fracture au niveau de la moelle épinière. Les pompiers qui l'avaient secouru à l'époque, sont responsables de ce qu'il endure actuellement, en effet, au lieu de lui immobiliser sa tête, il l'ont fait sortir tout en la laissant balancer, il fallait lui placer une minerve car il était touché au niveau des vertèbres C5 et C6, ce qui a découpé le nerf et provoqué l'irréparable. Une fois à l'hôpital, il n'a eu droit à aucune prise en charge et a du être évacué sur Oran, où il est laissé à son sort durant 40 jours. Plus le temps passait et plus ses chances de guérisons s'amenuisent, des années plus tard, avec le concours des membres de sa famille, ils tentent un dernier sauvetage et il est évacué en France, des semaines d'hospitalisation, les meilleurs professeurs le consulte et sont contraint de lui annoncer l'horrible nouvelle, son cas est irréversible et ils ne peuvent rien pour lui. Ce voyage a couté les yeux de la tête à la famille, puisqu'ils ont du se ruiner, la mère revend son seul héritage pour pouvoir offrir à son enfant une dernière chance de guérison mais la désillusion est totale et Rédha est contraint d'accepter son sort. Ce n'est qu'en 2000, qu'il est pris en charge par la DAS, il a droit à une pension de 3000 dinars. Reda estime que c'est injuste car si depuis, ils ont été augmenté de 1000 dinars, et qu'actuellement ; il touche 4000 dinars, il estime que cette somme est insignifiante, lui qui est tétraplégique, c'est-à-dire qu'il a perdu l'usage complet de ses quatre membres. Cloué dans un lit depuis 21 ans, il ne peut que contempler le monde de ses yeux et doit dépendre des membres de sa famille. Heureusement pour lui, il a des frères à la hauteur et qui occupent des fonctions, utiles pour sa maladie si l'on peut dire, ils méritent que l'on leur tire chapeau. L'ainé de la famille, Abdelillah est infirmier depuis 25 ans, il ne ménage aucun effort pour le soutenir et lui prodiguer les soins nécessaires. Amine est pharmacien, il n'est pas avare et il est prêt à débourser de sa poche pour lui payer certains soins couteux et médicaments assez cher. La mère de son coté partage sa maigre pension avec lui et c'est grâce à elle, qu'il vit en quelque sorte. Reda est marié et s'il l'a fait c'est juste pour avoir quelqu'un de disponible à ses cotés 24h/24h, autrement il n'avait aucune raison de le faire car trouver une femme, qui est prêt à sacrifier sa vie, ca ne se trouve pas à tout bout de rue et la il faudrait lui tirer chapeau car l'œuvre qu'elle est entrain d'accomplir est vraiment immense. Tous les autres membres de la famille participent à leur façon et Reda tient à les remercier énormément car ce n'est pas facile d'entretenir un handicapé, qui a perdu l'usage complet de ses membres. Reda estime que s'il n'avait pas eu la chance d'avoir une famille comme la sienne, sa vie serait encore plus cauchemardesque. Malgré tout, il espère que la science progresse et qu'un jour, il y aura une solution miracle pour son cas car son rêve est de remarcher un jour, c'est avec les yeux en larme que Reda nous parle de ce rêve car il a tellement souffert depuis ses 21 ans, passer plus de 250 mois face à une télé, c'est plus que stressant, une télé qu'il s'est payé grâce à un bienfaiteur autrement, il n'aurait jamais pu le faire. Voila pourquoi Réda interpelle les responsables concernés pour se pencher sur le cas des handicapés, 4000 dinars ne fait pas vivre, c'est à peine s'il arrive à se payer ses médicaments, ses couches et ses sondes urinaires. Il tient à leur rappeler que ceux sont aussi les enfants de l'Algérie et que s'ils n'avaient pas perdu l'usage de leurs membres, ils seraient entrain de participer activement à la construction du pays.