RESUME : Warda peut enfin aller et venir sans craindre son beau-père. Tassadite l'aide et sa présence est rassurante. Ramdane se tient tranquille. Un soir, Maria parle dans son sommeil. Warda réveille la famille, pour leur apprendre la bonne nouvelle. Son beau-père ne la prend pas ainsi… -Tu as vu la réaction de mon beau-père ?demande Warda à Tassadite. Il n'est pas content ! En tournant les yeux vers lui, elle voit que lui aussi la regarde. L'oreille pointée vers elles, il tente d'écouter ce qui se dit. Il ébauche un sourire, semblant avoir deviné. - Demain, on mettra toute la famille au courant, dit-il. Un tel évènement se fête ! - Oui, dit Lila, en serrant les mains de sa mère. Je t'en prie, dis-moi quelque chose ! - Ne pleure pas, répond Maria avec difficulté. - Ce sont des larmes de joie, la rassure la jeune fille. Que voudrais-tu ? As-tu envie de manger ? De boire ? - Non…changer de position… - Bien, dit Warda. Mais maintenant, assez parler ! Il faut que tu te reposes… Mais Maria n'y parvient pas. Warda lui donne un calmant et c'est en étant entourée de toute la famille qu'elle finit par s'endormir. Ces derniers encore plus excités qu'elle, restent dans le salon et discutent à voix basse, pour ne pas troubler son sommeil. Warda propose de la ramener chez le neurologue afin d'avoir son avis. Le fait que sa belle-mère ait pu parler, prouve que son état s'améliore. Cela fait des mois qu'elle est clouée au lit, paralysée et qu'elle a perdu l'usage de la parole. Elle était sans contact avec eux. Ses regards ne peuvent pas tout leur dire. Aucun échange n'était possible. Maintenant qu'elle peut parler, ils pourront savoir ce qu'elle veut, ce qui la fait souffrir. La frustration passée, Warda l'imagine devenir une vraie pie. Mais elle l'écoutera avec plaisir. Elle doit être impatiente de retrouver l'usage de ses membres. - Inch Allah, tout redeviendra comme avant ! Warda voit plus loin. Une fois sa belle-mère rétablie, elle n'aura plus à craindre de se retrouver seule, avec son beau-père. Elle constate qu'il joue bien la comédie. Elle se demande pourquoi les autres ne le voient pas. Ou est ce seulement son imagination ? Il est vrai, reconnaît-elle au fond d'elle-même que depuis que Tassadite est là, il n'a pas l'occasion de l'approcher et de lui tenir des propos gênants. Mais son instinct lui dit qu'il profitera de la première occasion, pour rattraper le temps perdu. Il n'est pas de ceux qui renoncent. La guérison à venir de Maria lui posera problème. Elle comprend qu'il n'en soit pas réjoui. Le matin, après avoir déposé les filles à leur établissement, il revient les prendre et les dépose chez le neurologue. Celui-ci effectue un examen puis demande qu'elle fasse de nouvelles radios. - En récupérant l'usage de la parole, on ne doit pas s'attendre à ce qu'elle puisse se lever, marcher…ou même tenir une cuillère…Avec l'aide de Dieu, elle le pourrait…Mais rien n'est encore sûr ! Il ne faut se réjouir tout de suite même si c'est un grand pas, en avant ! - Mais elle peut se remettre ?demande Warda, comprenant qu'il ne veuille pas leur donner de faux espoir. Qu'est-ce qu'on doit faire ? - Continuer la thérapie et gardez espoir ! Les radios qu'elle fera, me permettront de m'avancer un peu plus ! - Bien, on y va maintenant, décide Warda avant de sortir parler avec son beau-père. Après lui avoir expliqué ce qu'il en est, elle n'est pas surprise qu'il frappe dans ces mains. - J'en étais sûr ! dit-il. Elle veut me rendre la vie impossible ! La jeune femme n'a pas besoin de lui demander qui, elle sait qu'il parle de Maria. Une nouvelle fois, elle a la certitude que s'il le pouvait, il la fera passer de la vie à trépas, pour retrouver sa liberté. Et passer à autre chose… ADILA KATIA (À suivre)