L'hiver est arrivé, le mercure est descendu ostensiblement, il est temps de se chauffer pour préserver sa santé des maladies respiratoires, rhumatismales et autres liées au froid. Mais à quel prix ? Dans la commune de Bethioua, malheur aux agglomérations non encore alimentées au gaz de ville. Le phénomène des augmentations des prix des produits de base, décidées par certains commerçants, ne cesse de prendre de l'ampleur dans certains villages de la commune de Seddouk. La bouteille de gaz, considérée comme un produit de première nécessité et de large consommation, est depuis belle lurette vendue à 225Dinars, et ce, durant toute l'année et au su et au vu de tout le monde, alors que son prix public réel est fixé à 200 Dinars. Pourtant, les commerçants sont approvisionnés régulièrement par les camions livreurs de Naftal donc, ils n'engagent pas de frais supplémentaires pour justifier cette hausse qui n'a aucune raison d'être. « J'ai toujours cru que le prix de la bouteille de gaz est fixé à 215 Dinars par les pouvoirs publics, car cela fait des années que je l'achète à ce prix. C'est seulement, ces jours-ci, en l'achetant au chef-lieu de Bethioua que je suis resté stupéfait. En donnant 225 DA au commerçant, celui-ci n'a pris que 200 pour me rendre le reste, soit 25 DA. Pourtant, notre village et la ville de ARABA sont mitoyens et leurs commerçants sont servis par le même point de vente Naftal, celui du chef lieu de Bethioua », s'étonne un père de famille. Sur un autre registre, il faut dire aussi que les risques qu'engendre l'utilisation de la bouteille de gaz sont multiples. Déjà, elle ne contient pas son volume, une perte due parfois aux fuites qu'elle dégage. N'est-il pas anormal de voir des bouteilles présentant des fuites de gaz, dues généralement aux robinets qui ne se ferment pas bien, être commercialisées le plus normalement du monde malgré les appels à la prudence sur l'utilisation du gaz sur les chaînes audiovisuelles, notamment en hiver, période où le gaz est largement utilisé et ce, en sus de la campagne de sensibilisation et de prévention que mène la Sonelga z durant toute la saison hivernale. Les réparateurs des appareils de chauffage ne sont pas tous des techniciens en la matière. Certains réparent à la légère les appareils de chauffage en leur ôtant parfois le système de coupure au cas où la flamme (veilleuse) est éteinte, pour ne pas laisser le gaz s'échapper et se répandre dans la pièce et provoquer une asphyxie par inhalation ou une explosion. Ils ne se soucient guère des risques qu'encourent les utilisateurs. C'est dire simplement que les villageois ne sont pas dans la quiétude, devant trouver le moyen le plus efficace pour se chauffer à moindre frais et à moindre risque. Se chauffer au bois s'avère des plus complexes, surtout dans les nouvelles constructions où rares ceux qui prévoient une cheminée traditionnelle. Aussi, il faudrait avoir le temps et les moyens pour aller au champ ramasser du bois. « Avant, chacun avait son mulet pour le transport du bois. Le bois, jadis, était le seul combustible utilisé, aussi bien pour se chauffer que pour cuisiner », dira un vieux. Donc, se chauffer.