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Il a qualifié de « tactique » le retrait du MSP de l'Alliance présidentielle DAHOU OULD KABLIA : UNE VICTOIRE DES ISLAMISTES EST PEU PROBABLE EN ALGERIE
Dahou Ould Kablia ne croit pas à la thèse de l'arrivée des islamistes au pouvoir en Algérie lors des prochaines élections législatives de mai 2012. Le ministre de l'Intérieur ne partage pas les prévisions de ceux qui estiment que le scénario tunisien ou marocain se reproduira en Algérie. L'Algérie pourrait bien faire exception et échapper à la vague islamiste. « C'est mon point de vue », a répliqué mardi matin le ministre de l'intérieur à une question posée par une journaliste de la Chaîne III de la radio nationale. « Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Personne ne peut se mettre à la place du peuple pour dire vers quelle direction va se porter son choix. Alliance entre partis islamistes ou non, l'électeur algérien connaît bien son monde. La comparaison avec d'autres pays n'est pas aussi probante », a t il dit avant d'ajouter : « l'Algérie a ses spécificités et ses valeurs sociétales qui ne ressemblent pas forcément à ce qui existe ailleurs où les votes ont sanctionné des politiques plutôt que des valeurs. Alors restons sur la réserve et attendons ce qui se passera ». Interrogé sur l'éventuelle alliance entre partis islamistes, il a estimé que ceux qui suivent la politique algérienne savent que ces partis ont des idées et des ambitions différentes. « Il ne s'agit pas d'ambitions doctrinales, mais d'ambitions de personnes. On ne voit pas qui pourra se placer sous la tutelle de l'autre au niveau de ces partis », a t il souligné. Récemment, Ennahda n'a pas écarté la possibilité de regrouper des partis de la mouvance islamiste avant d'aller au scrutin législatif. Dahou Ould Kablia a qualifié de « tactique » le retrait du MSP de l'Alliance présidentielle. « Il veut s'engager dans la bataille électorale avec un esprit de compétition, libéré de toute forme de tutelle », a t il noté sans autre commentaire. Les dirigeants de l'ex FIS sont exclus par l'ordonnance de 2006 À une question sur la protestation des dirigeants de l'ex FIS sur leur interdiction d'activité politique dans le pays et la menace de recourir à des instances internationales, le ministre de l'Intérieur a estimé que l'exclusion du jeu politique des anciens dirigeants du parti dissous n'est pas une nouveauté. « Ce parti a été dissous par voie judiciaire en mars 1992 pour les raisons que l'on connaît. Ce n'est pas l'actuelle loi sur les partis qui a tranché, mais l'ordonnance de 2006 portant application de la Charte sur la réconciliation nationale, laquelle charte a été adoptée par référendum par la grosse majorité du peuple algérien », a t il noté. Dahou Ould Kablia a rappelé que cette charte a interdit d'action politique les commanditaires « du mouvement séditieux et violent contre les institutions et attributs de l'Etat » et ceux qui se sont rendus coupables de « crimes collectifs ». « Donc, il s'agit d'une simple répétition des dispositions de cette ordonnance de 2006. Maintenant, s'ils veulent créer un parti à l'étranger, c'est leur problème. Il n'y a aucune répercussion sur la vie politique à l'intérieur du pays », a t il déclaré. Le ministre a estimé que les militants de l'ex FIS, qui n'ont pas perdu leurs droits politiques et civiques et qui ne figurent pas dans la catégorie précisée dans l'ordonnance présidentielle de 2006, peuvent avoir une activité politique à condition de ne pas créer un nouveau parti. « Car s'ils le font, ils vont se baser sur l'idéologie du parti dissous. Mais ils peuvent appartenir à des partis de la mouvance qu'ils souhaitent sans pouvoir être membres fondateurs. C'est pour cela que j'ai dit qu'il y aura des études au cas par cas. Nous ferons les enquêtes réglementaires par les trois services de sécurité. Si les avis sont défavorables, nous demanderons à ces partis d'exclure de leurs listes les membres fondateurs qui n'ont pas le droit de l'être », a t il expliqué.