Depuis près de trois mois, trouver un sachet de lait à 25 DA est devenu une mission pratiquement impossible. Les citoyens sont désabusés et ne savent plus à quelle autorité s'adresser. Les chaînes, les bousculades et les vieux réflexes sont revenus au grand dam des populations. Depuis octobre dernier, les bacs à lait et les comptoirs frigorifiés sont éventrés. Point de lait en sachet ! Les commerçants et les vendeurs de ce produit de large consommation se contenteront de vous dire : «Le camion livreur n'est pas passé». Certains commerçants disposant de moyens de transport volent au secours des populations, mais à quel prix ? Ils proposent ce produit à 30 et parfois à 35 DA le sachet. Une très belle occasion pour eux en vue de se faire des bénéfices et de déplumer les clients. Ahmed, un quinquagénaire rencontré à la rue de la bastille, tempêtera : «Ce problème n'a apparemment pas de solution. La rareté du lait courant a trop duré. L'usine Orolait d'Oran doit rouvrir, sinon cette crise finira par nous achever. Nous avons cru que le temps des pénuries, des chaînes et des coudes à coudes sont derrière nous. Hélas ce n'est pas le cas». Signalons qu'au marché de la bastille et à Souk Hai El Yasmine, pour avoir un sachet de lait, il faut connaître le commerçant et payer 5 ou 10 DA de plus. C'est à se demander si c'est le retour à la case départ et aux années de vaches maigres. Signalons que les sachets de lait sous le manteau et en cachette sont de retour. Que n'a-t-on pas vu dans ce pays ! C'est dire que les autorités concernées sont sommées d'intervenir pour rouvrir l'unité de production d'Oran et mettre enfin un terme à cette crise qui malmène depuis des mois les consommateurs. Rappelons aussi que le prix du lait en poudre est excessif. Un paquet de lait Lahda de qualité moyenne dépasse les 200DA, quant à celui que l'on dit de bonne qualité, il n'est cédé qu'à partir de 300DA. C'est comprendre que tous les consommateurs ne peuvent pas se le permettre.