Qu'en est-il sommairement de 2000 à janvier 2012 ? Un chef de gouvernement est nommé après plus de 8 mois d'attente mais son mandat sera de courte duré à peine une année du fait des conflits de compétences. Un second chef de gouvernement est nommé, plus politique qui s'engage également à redresser la situation mais qui démissionne, tout en se présentant candidat à la présidence avec comme conséquence une dualité dans les rangs du FLN dont il est tissu. Il est remplacé par le Secrétaire Général du RND. Viennent ensuite les élections du 08 avril 2004 qui sont largement remportées par le précédent Président avec trois chefs de gouvernement successifs : premièrement le secrétaire général du RND qui a été chargé des élections de 2004, , puis le secrétaire général du FLN courant 2007 ce Parti avec les élections successives étant devenu majoritaire tant au niveau de l'APN que du Sénat, avec peu de modification dans la composante ministérielle puisque l'ancien chef de gouvernement n'a pu nommé aucun ministres entre mai 2006 et juin 2008, (assistant d'ailleurs de 1999 à 2010 à la même composante à quelques variantes idem pour les walis et les postes clefs de l'Etat ) puis à nouveau courant 2008 le retour du secrétaire général du RND qui précisons a été chargé des élections d'avril 2009. C'est également durant cette période qu'est signé l'Accord avec l'Europe le 01 septembre 2005, pour une zone de libre échange constituant un acte politique e première importance depuis l'indépendance politique postulant ainsi l'irrésistibilité vers l'économie de marché, et courant novembre 2008 qu'est amendée la constitution, non pas par référendum mais à la majorité des deux chambres, les députes et sénateurs se feront comme leurs prédécesseurs voter un salaire de plus de 300.000 dinars par mois. Cet amendement ne limite plus les mandats présidentiels, tout en supprimant le poste de chef de gouvernement en le remplaçant par celui de premier ministre consacrant un régime présidentiel. Dans la foulée l'élection présidentielle s'est tenue le 09 avril 2009 où l'ancien président est réélu pour un nouveau mandat de cinq années (2009/2014) en promettant la création de trois millions d'emplois durant cette période et d'augmenter le pouvoir d'achat des Algériens. Aussi, la période de 2004 à 2009 devait être consacrée à asseoir un Etat de droit avec la réforme des institutions, du système financier poumon des réformes, du secteur agricole et l'accélération des privatisations. L'objectif était une dynamisation de la production et des exportations hors hydrocarbures. Le pré programme de soutien à la relance économique reposant sur les dépenses publiques (plus de 7 milliards de dollars US) ayant eu lieu avant 2004, celui programmé entre 2004/2009 clôturé en principe à 200 milliards de dollars US mais dont le bilan n'a pas été rendu public. Durant cette période, comme durant la période 1980/1985, du fait de la compression de la demande sociale durant la période du terrorisme, demande qui a explosée depuis 2000, la priorité a été accordé aux infrastructures, logement qui ne sont qu'un moyen du développement et non au management stratégique de l'entreprise seule source permanente de la richesse. C'est durant cette période que nous assistons à des déballages sur la corruption qui a d'ailleurs toujours existé mais qui prend des proportions alarmantes avec une corruption socialisée de la BADR, de Khalifa, de la BCIA, BNA ,BEA ,BDL bon nombre d'agences du CPA et d'autres banques et d'entreprises publiques dont Sonatrach, le projet du siècle autoroute Est-Ouest , et bien entendu qui touche presque tous les autres secteurs de l'économie nationale ce qui a fait dire aux observateurs que le risque est de passer de l'ancien terrorisme à un autre - entendu la corruption- plus mortel pour le pays . Entre 200/2012 nous assistons à deux politiques économiques contradictoires. La première période de 200o/2006 a vu la signature de l'Accord d'association avec l'union européenne, l'adoption de la loi sur les hydrocarbures, des mines, de l'électricité et du gaz et une volonté de faire appel à l'investissement privé international mais sans vision stratégique. La deuxième période de 2007 à 2012 est caractérisée, outre par l'amendement de la loi des hydrocarbures de 2006,( loi qui selon les déclarations des responsables en 2011 serait à nouveau amendé car n'ayant attiré aucun investisseur potentiel) , par le retour au tout Etat gestionnaire avec une dépense publique sans précédent depuis l'indépendance politique. Mais sans que l'on ait mis au préalable les mécanismes de contrôle tant politiques qu'économiques comme le gel de la Cour des Comptes, la loi budgétaire au niveau des assemblées (APN et Sénat) qui vient d'être seulement adoptée fin 2011. Ainsi , a été programmé une nouvelle enveloppe de 280 milliards de dollars entre 2010/2014 que j'aurai l'occasion d'analysera l'impact et se pose été question : l'Algérie aura t- elle cette capacité d'absorption de cette importante masse monétaire et ne risque t- on pas d'assister avec le divorce objectifs ambitieux, moyens de réalisation limités surtout par la ressource humaine dévalorisée et la faiblesse d'une régulation claire , faute d'institutions adaptées à la transition à l'accélération de la mauvaise gestion pour ne pas dire corruption ? Le constat à travers ce cheminement historique est que durant cette période de transition difficile d'une économie étatisée à une économie de marché concurrentielle et l'Etat de droit et la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle est que les réformes sont timidement entamées malgré des discours apparemment libéraux, et moralisateurs que contredisent journellement les pratiques sociales. Les banques, lieu de distribution de la rente, continuent de fonctionner comme des guichets administratifs, et du fait des enjeux les réformes souvent différés s'attaquant plus aux aspects techniques qu'organisationnels, alors qu'elles sont le moteur des réformes, la privatisation et le partenariat comme moyens d'investissement et de valeur ajoutée piétinent faute de cohérence et de transparence ; la facture alimentaire continue d'augmenter malgré le fameux programme agricole ( PNDA) dont il conviendra de faire le bilan du fait plusieurs de milliards de dollars de dépenses , la bureaucratie et la corruption continuent de sévir. Comme conséquence, résultats de la pratique de plusieurs décennies et non seulement de la période actuelle, nous assistons à des tensions à travers toutes les wilayates contre la hogra- la corruption, la mal vie, d'une jeunesse dont le slogan « nous sommes déjà morts » ce qui traduit l'impasse du système économique rentier à générer une croissance hors hydrocarbures, seule condition d'atténuation des tensions sociales pour faire face à ce malaise social. Nos responsables ont –ils analysé le désespoir des harragas, ces jeunes souvent avec la complicité de leurs parents qui bravent la mort et l'impact de l'exode des cerveaux et vus les longues filles d'attente auprès des ambassades pour le visa, depuis l'aube du jour au crépuscule ou le rêve est de s'enfuir du pays. Pourquoi ces séminaires sur la diaspora à coup de millions de dollars , un opérateur, un cadre ou intellectuel étant surtout au sort de ses con concitoyens, devant retenir le peu qui existe déjà. II Bilan financier : réserves de change, cotation du dinar, fonds de régulation des recettes, dépense publique et système financier fin 2011
1.- L'évolution des réserves de change 2005/2011 Les réserves de change, moyen et non facteur de développement, ont été estimées à 56 milliards de dollars en 2005, 77,78 milliards en 2006, 110 milliards en 2007 à 138,35 milliards de dollars en 2008, à 147,2 milliards en 2009, à 157 milliards de dollars fin 2010 et à 188 milliards de dollars fin 2011 par la banque d'Algérie et essentiellement grâce à la rente des hydrocarbures. Selon les statistiques du FMI de 2009, l'Algérie disposait, courant 2009 de 173,6 tonnes d'or avec une valeur en termes de lingots de 6,07 milliards de dollars soit 4,3% des réserves de change de l'époque et au cours d'aout 2011 un montant de 9,11milliards de dollars soit un gain net de plus de 3 milliards de dollars entre mars 2009 et aout 2011. Depuis le montant a vraisemblablement augmenté mais le ratio global stable ou en très légère augmentation en ramenant le ratio au total des réserves de change. Comme le niveau de la dette extérieure à moyen et long terme estimée à environ 4 milliards de dollars au 31/12/2011 (principal et service de la dette) et la dette intérieure à moins de 1 milliard de dollar ont été épongé toujours grâce à cette rente encore qu'il faille non pas se limier à la balance commerciale mais étudier la balance de paiements qui montre que le montant poste assistance technique étrangère est passé de 4 milliards de dollars en 2004 à 11 milliards de dollars entre 2009/2010 et approchera 12 milliards de dollars fin 2011/2012. Le FMI dans son rapport d'octobre 2011 classe l'Algérie au titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région MENA, occupant le deuxième rang des plus gros détenteurs de réserves officielles de change après l'Arabie saoudite. Bien qu'étant très loin de la Chine plus de 3500 milliards de dollars estimation de 2010, selon les évaluations du FMI sur les réserves de change officielles 2011 (hors fonds de souveraineté) des pays pétroliers de la région, les trois plus gros détenteurs de ces réserves sont l'Arabie saoudite (539 milliards de dollars), l'Iran (104,6 milliards de dollars) et l'Algérie avec 188,8 milliards de dollars avec des projections de 210,8 milliards de dollars en 2012. Le FMI a souligné que " la prudente " gestion macro-économique des dix dernières années a permis au pays d'amasser " d'importantes " réserves. L'Algérie a, en parallèle, maintenu un très faible degré de dette totale à 3,8 mds de dollars en 2009 qui devrait baisser à 2,8 mds en 2010 et à 2,2 mds en 2011. La dette extérieure de l'Algérie représente que 2% du PIB en 2011 et devra reculer encore à 1,7% en 2012. La moyenne de la dette extérieure dans les pays exportateurs de pétrole de la région MENA est de 25,5% du PIB, les plus fortement endettés étant le Bahreïn et le Koweït avec respectivement 148% et 70% du PIB.