Que fera Israël face à la menace nucléaire iranienne ? Attaquera-t-il son lointain voisin de l'Est si les Américains et leurs alliés n'obtiennent pas du régime de Téhéran une renonciation à son projet nucléaire militaire ? La majorité des experts et des dirigeants occidentaux tend à penser que l'attaque israélienne est inéluctable. Nicolas Sarkozy avait lui-même appelé les dirigeants iraniens à renoncer à l'option militaire nucléaire afin de leur permettre d'échapper à une alternative catastrophique « la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran ». Une étude approfondie, récemment menée auprès des principaux experts israéliens des questions stratégiques, montre pourtant que le scénario d'une attaque israélienne d'envergure, sur le mode du bombardement d'Osirak, est tout sauf évident. Parmi les personnages qui, en Israël, sont en faveur d'un conflit militaire contre l'Iran et son programme nucléaire, il y'a en première ligne, le ministre de la Défense israélien, Ehoud Barak, qui confia « Si Israël et le reste du monde attendent trop, nous verrons arriver le moment, peut-être dans l'année à venir, où il sera trop tard pour agir. » C'est sur cette crainte que d'autres personnalités politiques dont Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, se fondent pour légitimer une éventuelle attaque. La guerre secrète contre Téhéran a déjà commencé : les services secrets israéliens ont infiltré le pays et les récents assassinats de scientifiques iraniens ont provoqué une escalade de la tension entre Israël et l'Iran. En effet, retarder les avancées du programme nucléaire iranien reste la priorité des Israéliens. Pourtant les sanctions seraient désormais insuffisantes, Israël reproche notamment aux Etats-Unis leur manque d'action. En effet, les Israéliens considèrent que l'administration Obama a abandonné toute stratégie agressive et ne fait que de beaux discours pour apaiser Israël. Dans ce contexte, on se prépare à une attaque israélienne contre l'Iran en 2012. En Israël persiste la conviction ferme, à tort ou à raison, que c'est aux Israéliens eux-mêmes de se défendre.